Nevernight, le pavé qui se mérite !

Nevernight, De saxus, Jay Kristoff

FANTASY — Il faut parfois persévérer dans ses lectures, et ce roman signé Jay Kristoff en est la preuve. Si je m’étais écoutée, j’aurais probablement posé le roman vers la page 100 pour ne plus jamais le reprendre, et ça aurait été bien dommage. C’est vrai, ce début de lecture a été assez laborieux pour moi. C’était les fêtes, j’avais un temps de cerveau assez limité, et j’avais du mal à me plonger dans ce qui me semblait être un roman un peu trop bavard : l’auteur est friand des notes de bas de page interminables, que je voyais comme autant d’entraves à l’intrigue…

Et puis est arrivé un cap, autour du quart du roman et là, subitement, je n’ai plus pu le lâcher jusqu’à la fin. Les notes de bas de page qui m’avait horripilée si peu de temps auparavant étaient subitement ultra pertinentes et bienvenues, grâce à ce petit ton irrévérencieux et ironique qu’on apprend à aimer.

Le message est donc le suivant : si vous avez du mal à entrer dans ce roman, continuez un peu, vous verrez, tout se débloque d’un coup, et on sort finalement de ce livre avec le sentiment d’avoir lu un très bon roman de fantasy. Après tout, ce n’est pas pour rien que Robin Hobb herself est citée sur la quatrième de couverture.

Bon, de quoi ça parle sinon ? Nevernight, c’est l’histoire d’une adolescente qui a tout perdu : fille d’un homme dont le coup d’état a échoué et qui a été pendu comme traître, elle échappe elle-même de peu à la mort, mais voit sa mère et son frère enfermés dans une terrible prison où on laisse bien souvent sa santé mentale, quand on n’y perd pas tout simplement la vie. Errant dans une ville qui rappelle une version sordide de Venise, l’adolescente, suivie par un chat composé d’ombres qui assure ses arrières, fait le voeu de se venger. Plusieurs années plus tard, on la retrouve aux portes d’une école d’assassins, prête à faire tout ce qu’il faudra pour pouvoir tuer les trois hommes qui lui ont volé sa vie. Absolument tout (ou presque).

C’est à partir de moment où l’héroïne, Mia, rejoint l’Église rouge que je n’ai pu plus lâcher ce livre. C’est comme si toutes les pièces du puzzle s’assemblaient enfin. On prend conscience que l’auteur a su mettre en place un monde complexe et fascinant, riche en promesses, avec différentes magies extrêmement intéressantes : celle des ombres, pour commencer. Mia est ainsi une Enténébrée : elle manie l’obscurité pour survivre. Car dans une école qui forme les assassins de demain, survivre n’est pas une mince affaire.

On aime sa personnalité, on aime sa relation avec Gentilhomme, le chat fait d’ombres qui la suit… comme son ombre, on aime l’étrange routine de cette école vraiment pas comme les autres. Mention spéciale à la bibliothèque des lieux !

Si on devait tiquer sur quelque chose, outre le début franchement longuet, c’est l’âge de l’héroïne, dont on oublie bien souvent qu’elle n’a que seize ans tant elle est accomplie, létale et étrangement mature. Nous sommes cependant super curieux de voir son cheminement dans le deuxième tome, après une fin en apothéose.

Nevernight, Jay Kristoff. De Saxus, 2020. Traduit de l’anglais par Sébastien Guillot.

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