FANTASY YOUNG-ADULT — Dans Sorcery of Thorns, tous les sorciers sont maléfiques… et toutes les bibliothécaires ont une sainte horreur de la magie. Oups, ça ne peut faire que des étincelles, quand une apprentie bibliothécaire tente d’espionner un magister en visite…
Telle est la situation de base dans Sorcery of Thorns, un monde dans lequel les livres parlent, vous jouent des tours, vous assomment d’illusions et peuvent même se transformer en véritables monstres de cuir, d’encre et de papier pour vous assassiner. Ils restent cependant sous la bonne garde des six Grandes Bibliothèques, où les bibliothécaires sont tout autant des guerriers aguerris que des conservateurs accomplis. Elisabeth est une orpheline qui a grandi dans une de ces Bibliothèques : elle rêve d’accéder à la fonction prestigieuse de gardienne. Mais un jour, tout dérape : la directrice de la Bibliothèque est assassinée par un grimoire devenu un Malefict, et Elisabeth parvient tout juste à l’empêcher de causer mort et destruction dans le bourg voisin. Mais son exploit ne lui vaut aucune félicitation : bien au contraire, puisqu’elle est accusée d’avoir libéré le livre meurtrier ! La voilà alors en partance pour la capitale, afin d’assister à son procès, escortée par le jeune (et beau) sorcier Nathaniel Thorn, et son drôle de serviteur, le mystérieux Silas.
Bien sûr, vous voyez gros comme une maison comment ça va évoluer : Elisabeth est farouche et sauvage, elle pense que tous les magiciens sont des ordures cannibales et violentes. Elle découvre un jeune magister à peine plus âgé qu’elle, avec de l’humour, des manières et de belles boucles brunes. La quatrième de couverture n’en fait pas mystère : tous deux font tomber amoureux. On le voit venir à des kilomètres, mais ce n’est pas lourdingue pour autant. C’est au contraire une jolie romance toute mignonne. Il faut dire que Nathaniel est un personnage vraiment chouette, avec un sens de l’humour et un charisme indéniables, qui ne parviennent pas tout à fait à dissimuler quelques failles. La midinette en moi adore.
Au-delà de la romance, Margaret Rogerson met en place un monde magique intéressant, où les magiciens tirent leur pouvoir de pactes faustiens, où les démons rôdent donc dans tous les coins, et où les livres peuvent mordre. On salue tout particulièrement le personnage de Silas, très ambivalent et étonnamment attachant. Beaucoup, beaucoup de potentiel pour ce monde de fantasy qu’on espère voir un jour développé dans d’autres romans, celui-ci étant officiellement un stand-alone. Les lecteurs de La trilogie de Bartiméus ou de La Voleuse de secrets seront sûrement heureux de se plonger dans ce roman. Les autres apprécieront un divertissement de bonne qualité et qui se dévore très rapidement.
Soyez le premier à commenter