FANTASY — Pour la deuxième année consécutive, le mois de mai est privé de ses fameuses Imaginales ! Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas mettre les littératures de l’imaginaire à l’honneur. Alors aujourd’hui, nous vous parlons du second opus de Calame, le diptyque de fantasy de Paul Beorn.
Du fond de son cachot, la jeune Maura, interrogée par le conteur D’Arterac, continue à raconter l’épopée légendaire de Darran Dahl et de son armée de femmes. Entre deux interviews, chacun vaque à ses préoccupations. Maura, qui grâce à sa magie parvient à s’éclipser de sa cellule, parcourt la forteresse à la recherche de Darran. D’Arterac, quant à lui, auditionne d’autres témoins et en profite pour chercher sa fille Hélène, emprisonnée elle-aussi à Farkand. Chacune de ces voix raconte à sa manière comment les batailles ont changé une poignée de fugitives en une armée de femmes. Le passé rejoint finalement le présent et la lutte reprend contre le Roi Lumière. Mais l’issue de la guerre dépend de cette monstrueuse magie de la renommée, le Calame, dont la puissance dévore tous ceux qu’elle touche. Et c’est D’Arterac, l’incorruptible conteur, qui en détient les clefs.
Nous avions attendu ce tome 2 avec impatience ! Une relecture du tome 1 n’aurait cependant pas été de trop, qu’on se le dise. Car depuis 2018, nos souvenirs se sont envolés (en partie tout du moins) et l’histoire reprend exactement là où on l’avait laissé à la fin du premier opus. On n’y pense peut-être pas assez, mais pourquoi ne pas relire juste le dernier tiers du roman précédent, histoire de se remettre dans le bain ? Cette impression de dépaysement ne dure heureusement pas, car Paul Beorn nous immerge tout de suite dans l’action. En alternant passé et présent, l’auteur a construit deux intrigues qui s’imbriquent parfaitement et dont les rythmes haletants ne faiblissent jamais. Les rebondissements s’enchaînent sans coup férir et l’intensité monte crescendo vers un final en apothéose, comme on les aime !
Dans ce tome-ci, on en apprend encore plus sur les personnages, leurs motivations et sur cette magie étrange du Calame qui transcende les foules. L’histoire est plus sombre, plus violente, mais cela sublime non seulement la psychologie des personnages, mais aussi cette lutte qui les dépasse. La magie de Paul Beorn fonctionne, une fois de plus ! Vous voulez encore une raison d’aimer Calame ? Sa justesse ! Car Paul Beorn ne verse jamais dans le cliché des genres. Loin d’être insistant ou vindicatif, l’auteur dépeint “juste” des personnages — féminins ou masculins, peu importe.
C’est français, c’est un diptyque et c’est un coup de cœur ! Et chez Café Powell, on sait déjà qu’on relira cette épopée et qu’on la savourera à nouveau. Alors si vous cherchez de la fantasy de qualité, faites-nous confiance !
Soyez le premier à commenter