The Kiss of Deception : léger plaisir coupable…

The Kiss of Deception

FANTASY YOUNG ADULT — Telle Rachel dans le pilote de Friends, la princesse Lia a fui devant l’autel. C’est à peu près leur seul point commun, ceci dit. Cette comparaison foireuse faite, entrons dans le vif du sujet.

Lia est fille de roi, et de plus, c’est une « première fille ». Or, à Morrighan, le royaume où elle a grandi, on pense que les premières filles tiennent de leur mère un pouvoir magique, le « don ». Ce qui en fait des atouts stratégiques de poids. C’est ainsi que Lia est destinée, pour le bien du royaume, à épouser le prince du royaume voisin, prince qu’elle n’a jamais vu et qu’elle imagine être un homme d’âge mûr libidineux. Alors elle fuit le jour du mariage, avec sa suivante et meilleure amie, et part se construire une nouvelle vie en bord de mer. Là, elle devient serveuse, et s’éloigne de jour en jour de sa vie d’altesse royale… sans savoir que deux hommes la cherchent. Le premier est, vous l’aurez deviné, le prince qui n’est ni vieux, ni lubrique, et le deuxième est… un assassin.

Voilà un roman de fantasy sympathique comme tout, un divertissement de bonne facture avec une héroïne badass qui évolue et grandit au fil du roman, jusqu’à véritablement incarner son rôle d’altesse avec dignité. Bien sûr, bien sûr, elle apprend énormément au fil du chemin, et on s’attache profondément à elle, à sa copine Pauline, et au prince qui la poursuit. Et même au méchant, aussi !

Mais on ne peut nier la toxicité du triangle amoureux qui se noue entre Lia et ses deux poursuivants. Car oui, la romance et les hormones s’en mêlent et Lia tombe sous le charme du prince qu’elle refusait catégoriquement d’épouser (c’est un peu con, tout ça pour ça !) ET sous celui du jeune assassin séduisant qu’un pays tiers lui a envoyé. Plus toxique, tu meurs ! Même quand l’assassin se révèle, les sentiments de Lia restent ambivalents, donnant au lecteur une envie de lui asséner une claque ou deux en lui demander de se réveiller un peu. Meuf, le mec a voulu t’égorger, ohé ! Même si on sait bien que ce n’est pas lui qu’elle aime vraiment, et qu’on a là LE grand perdant du triangle amoureux, on tique sévère.

Bref, malgré ça : la mayonnaise prend, et on dévore ce premier tome résolument efficace, qui combine ce qu’il faut d’action, de romance, de fantasy. L’autrice n’hésite pas à tirer sur quelques cordes pour faire pleurer dans les chaumières, ce qui contribue à forger la personnalité de notre princesse, qui passe d’adolescente choyée qui boude parce qu’on ne l’écoute pas assez à femme forte, qui pourrait conduire des armées, et un pays. On a hâte de voir la suite, c’est notre petit plaisir coupable.

Saluons le visuel de couverture français qui est mille fois plus accrocheur et joli que celui de la version originale !

The Kiss of Deception, Mary E. Pearson. La Martinière jeunesse, 2021. Traduit par Alison Jacquet-Robert.

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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