Attention, l’article qui suit contient des spoilers sur les tomes 1 et 2 de la trilogie Prince Captif !
FANTASY — Souvenez-vous, il y a quelques jours, nous vous parlions de la sortie de l’omnibus Prince Captif chez Bragelonne. Dans la foulée, nous avons découvert également la réédition du tome 3, suivi d’une nouvelle inédite en France à ce jour.
La fin du tome 2 rebattait les cartes : Damen, prince héritier devenu esclave, cachait jusque là son identité à Laurent, son geôlier. Et pour cause : six ans auparavant, lors d’une guerre, Damen a tué en duel le frère aîné de Laurent. #Ambiance
Mais à la fin du tome dit Le Guerrier, l’identité de Damen était révélée au grand jour : dans le troisième volume, ce n’est plus en tant qu’esclave qu’il suit Laurent, mais en tant que monarque. Les deux hommes décident de s’allier : Damen aidera Laurent à déposer le régent de Vere, et Laurent apportera son concours à Damen pour qu’il puisse ôter du trône d’Akielos son demi-frère félon. C’est donc une nouvelle relation, sur un pied d’égalité et dans un contexte diplomatique, qui s’ouvre pour les deux hommes : cette fois-ci, plus de secrets et plus de lien prince/esclave ! Malgré son lourd passif, la romance entre les deux personnages est donc un poil plus saine (mais pas de beaucoup).
Ce roman est une bonne illustration de ce que la fantasy militaire bien menée peut produire : mouvements de troupes, stratégies guerrières et combats sont de mise. La résolution est apportée assez rapidement, mais pas facilement pour autant : elle est alors pleinement satisfaisante. Damen et Laurent traversent de part en part Akielos : c’est l’occasion pour l’autrice de poursuivre sa description soignée du monde qu’elle a imaginé, pour notre plus grand plaisir.
Côté sentiments, la romance entre les deux hommes s’approfondit : toujours sensuelle, elle se pare de sentiments plus profonds au fur et à mesure que nos héros en viennent à se connaître. Le passé s’efface, les non-dits aussi. La violence s’explique (presque). Si Laurent était dépeint au début du tome 1 comme un futur roitelet cruel, l’autrice veille maintenant à expliquer chacun de ses actes passés. L’homme se pare de toutes les qualités : intelligent, brillant duelliste, très beau, bon avec son peuple, fin stratège. Damen est lui aussi exceptionnel à bien des égards : également très séduisant, guerrier de renom, général charismatique, bon amant… C’est parfois un peu too much : quelle est la probabilité que chacun de ces princes soit aussi beau et doué dans tout ce qu’il entreprend ? Qu’importe : le lecteur ferme volontiers les yeux.
Le roman se clôt sur un double happy end : la nouvelle Le Palais d’été est le parfait exemple d’un fan service réussi. Elle n’apporte que des éléments pensés pour faire sourire le lecteur. Si d’un point de vue narratif, c’est peu nécessaire à l’intrigue, du bonus, en somme, elle n’est pourtant pas de trop, et termine ce volume avec panache.
En somme : ce troisième volume est probablement le plus abouti et sans doute le moins dérangeant. Nos héros trouvent une forme de résolution, les méchants sont punis, une forme d’idéal sera probablement mis en place par Damen qui rejette désormais l’esclavage. C’était une très jolie lecture !
Prince captif 3 : Le Roi, C. S. Pacat. Bragelonne, 2022. Traduit de l’anglais par Mathias Lefort et Louise Malagoli.
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