ROMAN HISTORIQUE — Le Chant de la vengeance, c’est mon dernier coup de coeur en tête : je l’ai dévoré en moins de 24h tant j’étais prise dans son intrigue ! Et je vous en parle plus en détails.
Le roman s’ouvre en 1904 quand May Kimble perd brutalement sa mère à New York. Elle est sur le point de sombrer dans la misère quand elle reçoit une lettre de sa tante à l’autre bout du pays qui l’invite à vivre chez elle. May, qui n’a pas le choix, traverse donc le continent direction San Francisco. Quelle n’est pas sa surprise de découvrir, alors qu’elle a toujours vécu dans une relative pauvreté, que la famille de sa mère semble très riche ! Ravie, May commence à se construire une nouvelle vie à San Francisco, en dépit de signaux plutôt inquiétants : on lui interdit de parler à sa tante, confinée dans sa chambre et droguée au laudanum, sa cousine s’adonne à de curieuses sorties nocturnes et son oncle apparaît infidèle et malhonnête. Un jour, tout bascule, et le conte de fées de May tourne au cauchemar…
Ce que j’ai aimé tout particulièrement dans ce roman, c’est la description vivace du San Francisco du début du XXe siècle. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de la ville savent qu’elle a été presque entièrement détruite par un tremblement de terre en 1906 : Le Chant de la vengeance raconte cette catastrophe presque heure par heure avec beaucoup de réalisme et de détails horribles. À ce stade de l’intrigue, alors que May lutte pour survivre et enclenche la fameuse vengeance du titre, il est quasiment impossible de lâcher ce roman.
Il faut dire que l’autrice sait user à merveille du suspense, du danger et des complots pour ferrer habilement son lecteur : elle donne un petit coup de neuf au motif de la jeune fille pauvre qui se découvre héritière, au trope bien connu de la jeune fille déshéritée accueillie par de la famille qu’elle ne connait pas dans un manoir lugubre (le commencement de tout bon roman gothique qui se respecte). On aime aussi que le roman parle avec franchise de la condition féminine de l’époque, la difficulté de s’affranchir de la tutelle masculine, d’envisager une carrière, de la facilité avec laquelle une femme pouvait se retrouver interner. Le Chant de la vengeance nous transporte ainsi un temps dans un asile d’aliénées, partie du roman qui fait vraiment froid dans le dos.
Dans ce roman historique formidablement bien conçu émerge la personnalité de l’héroïne, May, qui, de naïve et effacée, va devenir redoutable et débrouillarde. J’ai aimé suivre son évolution : le roman a tout d’un récit d’apprentissage à la dur, May va devoir apprendre les codes de la bonne société sanfranciscaine pour survivre.
Un très bon roman historique, et d’aventure, à lire de toute urgence si, comme moi, vous aimez San Francisco !
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