Hypatia d’Alexandrie : destin d’une femme de sciences à la fin de l’antiquité

ROMAN HISTORIQUE JEUNESSE — Hypatia d’Alexandrie, ou Hypatie comme on peut également le trouver écrit, est une femme de sciences et de convictions de la fin de l’Antiquité. Assassinée à cause de son influence et de ses connaissances, elle aura malgré tout échappé à l’oubli, au grand dam de ses détracteurs. Arnulf Zitelmann lui offre ici une notoriété nouvelle, à la hauteur de son humanisme et de sa passion pour la transmission.

Alexandrie, Ve siècle. Hypatia enseigne la philosophie, les mathématiques et l’astronomie. Son statut de femme éduquée, dont les connaissances contredisent certains dogmes religieux, vont lui attirer les foudres de plusieurs opposants. Dans cette époque politique troublée où le pouvoir de l’Empire romain se heurte aux volontés d’émancipation des Égyptiens et à l’implantation du christianisme, la fragile position d’Hypatia vacille. Et sa vie même en est menacée. Accompagnée de son jeune secrétaire Thonis, Hypatia se lance alors dans un voyage crucial à travers la Grèce.

Ce que le résumé ne dit pas, c’est que le récit est en fait vécu par Thonis, un jeune affranchi, dont la place dans le texte n’est pas si anecdotique que cela. C’est à travers ses yeux que le lecteur découvre alors le statut d’Hypatia et les évènements qui l’entourent. Le quotidien du jeune copiste de 14 ans est très détaillé, ce qui permet de bien se représenter la vie de l’époque et s’avère enrichissant pour les jeunes lecteurs dès le collège. D’autant plus que l’auteur présente la situation géo-politique sans rien en occulter, mais en gardant un style simple et accessible. À ce titre, le choix du livre induit un peu en erreur, car Thonis ne sera jamais Hypatia, qui reste d’une certaine manière inaccessible. De toute façon, ce livre n’est pas qu’un livre sur Hypatia, mais également un livre qui se veut le reflet d’une époque charnière et de ses bouleversements, notamment religieux. Et ça c’est une sacrée force !

Si le fond de ce roman est extrêmement intéressant et documenté, la forme laisse quant à elle un peu à désirer. Ainsi, on aurait préféré une mise en page plus aérée et découpée, pourquoi pas en chapitres et paragraphes plus courts, qui serait plus à même de donner envie aux jeunes lecteurs d’entrer dans le livre. Concernant le style, les relations entre les différents personnages sonnent parfois faux, semblent manquer de naturel et de spontanéité, la faute sans doute à des dialogues un peu guindés.

En conclusion, Hypatia d’Alexandrie est une femme de sciences à ne pas manquer malgré tout, ne serait-ce que pour découvrir son destin extraordinaire, dans la même veine que Sophie Germain, Jane Goddall ou bien encore Marie Curie, dont les portraits sont également publiés à l’École des loisirs.

Hypatia d’Alexandrie, d’Arnulf Zitelmann. Traduit de l’allemand par Bernard Friot. École des loisirs (Médium poche), février 2023.

 

Par Coralie.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.