Insaisissables, c’est un peu comme un soufflé : ça monte haut, et ça retombe bien vite. Le pitch de départ était un peu racoleur : quatre magiciens très talentueux arrivent, de Las Vegas, à braquer une banque parisienne en téléportant un spectateur dans la chambre forte. Notre curiosité est piquée : la magie garde cet aspect mystérieux pour bien des adultes qui aimeraient bien qu’on leur dévoile quelques « trucs » tapageurs et classes à réutiliser en soirée.
Nous découvrons quatre magiciens à deux sous, dont certains ne sont guère plus que des pickpockets améliorés, voire des escrocs à la petite semaine, qui reçoivent une étrange carte de tarot, avec juste un lieu, et une date. Voilà nos quatre illusionnistes partis à New York, où ils se rencontrent et découvrent un plan qui les dépasse. Nous voilà un an plus tard : nos quatre magiciens sont désormais « les quatre cavaliers » et jouent sur les plus grandes scènes. Les voilà justement à Las Vegas où, sous l’œil de leur riche bienfaiteur, en fait un banquier à la moralité douteuse, ils exécutent un véritable tour de force qui va leur attirer l’attention du FBI et d’Interpol : ils braquent à distance une banque française, le tout sous des milliers d’yeux. L’agent Rhodes, du FBI, épaulé malgré lui par une blondinette envoyée par Interpol (qui n’est autre que Mélanie Laurent !), est très vite agacé par l’arrogance des magiciens, qui le défient et dont il ne tire rien d’autre que des fanfaronnades. Au fur et à mesure que les cavaliers dépassent les bornes, une véritable chasse à l’homme s’instaure, qui entraîne le spectateur de Vegas à La Nouvelle Orléans, puis à New York.
Oui, car, même si le mois La Nouvelle Orléans sur Café Powell est terminé, il serait dommage de faire l’impasse sur l’apparition de la ville au casting : peu de choses s’y passent, si ce n’est une course poursuite qui vous permettra d’apercevoir, outre les jolis balcons du Vieux Carré et une boutique de vaudou dans laquelle Morgan Freeman se voit menacé par le banquier cité précédemment, la frénésie de Bourbon St pendant Mardi Gras (qui est encore plus bondée et alcoolisée que d’ordinaire, c’est dire !). Vous verrez également le Napoléon House, où, pour la petite histoire, une personnalité importante de la ville avait prévu de loger Napoléon après l’avoir fait évader de l’île où il était reclus. Hélas, Napoléon est mort avant… Outre le petit crochet touristique par New Orleans, vous verrez aussi brièvement les lumières de Vegas, les rues très fréquentées de Manhattan et le Brooklyn bridge, sans oublier, de façon assez étonnante, le pont des arts à Paris. Insaisissables, le film qui vous fait voyager sans quitter votre siège de cinéma ! N’est-ce-pas de la magie ?
En parlant du pont des arts, on remarquera que ce film est très axé sur les relations franco-américaines. En spectateur français crédule et manipulé, nous avons tout de même José Garcia. Mélanie Laurent incarne elle un jeune agent d’Interpol, chargée d’aider Mark Ruffalo, agent du FBI mal luné et mal rasé, formant ainsi un couple d’enquêteurs au sein duquel une tension sexuelle évidente apparaît très vite, sans vraie surprise. Niveau casting, on citera également Morgan Freeman (on ne le présente plus!), Jesse Eisenberg (découvert dans The Social Network) et Isla Fisher (ancienne accro au shopping, qui connu notamment un destin malheureux dans Gatsby le magnifique).
La tension grimpe vite au fur et à mesure que les minutes s’égrènent mais la fin nous laisse quelque peu sceptique. Dommage, car Insaisissables avait le potentiel d’être bien davantage qu’un simple film d’été. On sent parfois une aspiration à monter un scénario digne d’Ocean’s Eleven, avec une intrigue bien ficelée et une fin soignée qui révèle tout avec doigté et mesure. Malheureusement, on en est encore loin. Le film reste pourtant prenant, et un divertissement honnête et léger.
Insaisissables est un film de Louis Leterrier et est sorti le 31 juillet 2013.
Par Emily Vaquié