BIOGRAPHIE ROMANCÉE — Née à Partanna, en Sicile, Rita Atria a grandi dans une famille mafieuse. Alors qu’elle n’a que onze ans, son père, Vito, est abattu par un tueur d’une famille rivale. Vito refusait de se lancer dans le trafic de drogue, et préférait continuer les activités de la Mafia à l’ancienne. Le frère aîné de Rita jure de venger ce meurtre de sang et est assassiné à son tour. Face à cette escalade de violence, Rita décide, alors qu’elle n’a que 17 ans, de révéler ce qu’elle sait au juge Paolo Borsellino, l’homme qui dirige le parquet antimafia de Palerme.
Rita doit désormais quitter son île natale, et part s’installer à Rome avec sa belle-sœur, sous un faux nom. Là, elle découvre la liberté et fait de Paolo Borsellino un père de substitution. L’équilibre fragile qu’elle était parvenue à mettre en place vole en éclat lorsque le juge est assassiné à son tour par le clan corléonais de Toto Riina, ce dont Rita ne se remettra pas…
Rita Atria a réellement existé, et a vraiment décidé de défier la Mafia, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Le texte alterne entre le récit de la vie de Rita, largement romancé par Andrea Gentile, et des extraits de conversations fictives qu’elle aurait eues avec Paolo Borsellino – entièrement reconstituées d’après des documents et archives d’époque.
Si cette construction permet de mieux comprendre les enjeux de la situation, elle alourdit malheureusement le récit. Les dialogues entre Paolo et Rita manquent de naturel, ce qui fait que l’on a du mal à y croire – ce qui est sans doute dû à leur nature fictive. De plus, le récit est essentiellement constitué de scénettes indépendantes, entrecoupées de longues ellipses et informations passées sous silence. Cet aspect très factuel, certes très documenté, affaiblit malheureusement le plaidoyer pour la justice et la liberté que contient la biographie romancée.
C’est donc un texte en demi-teinte que signe Andrea Gentile. Si l’aspect documentaire est très réussi, le récit manque de fibre romanesque.
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