IMAGINAIRE — Roman aux allures de conte d’inspiration russe, La Fileuse d’argent est une vraie bonne surprise, un récit qui nous emporte et qu’on peine à lâcher. Au programme : légendes, défis, démons et beaucoup, beaucoup de neige !
Oui, c’est un roman qui donne froid, et qu’on aurait peut-être dû garder pour la prochaine canicule. Nombreuses sont les descriptions de paysages enneigés, d’arbres croulant sous la glace, d’extrémités gelées et de blizzards qui effacent le paysage… Dans un petit village, Miryem et ses deux parents avaient encore plus froid que leurs voisins. Le père de Miryem est le prêteur du village, mais trop tendre, il n’arrive pas à récupérer les sommes qu’il prête. Aussi, c’est sa fille adolescente qui prend les choses en main : patiemment, à force de volonté et d’obstination, elle se blinde et part réclamer leur dû. La famille prospère enfin. Mais la réputation de Miryem lui attire l’attention du roi des Staryk, terrible et cruel peuple de légende qui peuple l’hiver…
Dans cette ambiance onirique, qui rappelle les contes de notre enfance (en plus sombre), le lecteur suit différents personnages : Miryem, Wanda, Stepon, Irina… Il découvre ainsi les différentes facettes de cette histoire résolument bien tournée où, en miroir, deux jeunes filles se découvrent reines malgré elle, avec chacune un démon d’un genre différent. Mais je vous vois venir, et j’ai cru également que l’histoire virerait à la romance torride entre chacune des jeunes reines et son tyran personnel… Ouf, Naomi Novik nous livre un récit plus original que ça, qui puise apparemment ses racines dans le folklore russe, à ceci près qu’on imagine un peu les Staryk comme les Marcheurs blancs de Game of Thrones…
Efficacité du style, rythme savamment trouvé, personnages bien ficelés, réflexions plus profondes sur l’antisémitisme, la violence familiale ou encore la difficulté à se trouver un chez-soi : La Fileuse d’argent possède de multiples atouts, qui en font un très bon roman. Ne passez pas à côté !
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