ROMAN JEUNESSE — Attention, alerte doudou maximale pour ce titre à l’ambiance cosy. Préparez vos feuilles de thé préférées, faites bouillir l’eau et installez vous confortablement dans votre fauteuil pour déguster Les Carnets de Cornélius. Vous connaissez d’ailleurs peut-être l’auteur, Mickaël Brun-Arnaud, pour l’avoir croisé à la librairie parisienne du Renard Doré, qu’il a fondée en 2018 après une carrière de psychologue.
Alors qu’Archibald Renard se prépare aux festivités de l’automne, le maire de Bellécorce lui apprend un matin que sa famille n’est pas la propriétaire légitime de la librairie. Il procède à son expulsion immédiate au profit d’un nouveau venu en ville, le mystérieux Célestin Loup. À l’aide de son facétieux petit neveu Bartholomé, Archibald part sur les traces de cinq mystérieux carnets que son grand-père, Cornélius Renard, a dissimulés. Il espère ainsi découvrir la vérité, et prouver qu’il est bien le véritable propriétaire de la librairie. Mais il ne sera pas facile de les retrouver, car Cornélius, avant de perdre la tête, les a confiés aux membres d’une société secrète, la Confrérie des plumes. Et ceux-ci semblent bien décidés à s’assurer que les Renard sont dignes des souvenirs de leur ancêtre…
Si cet opus est un tome 2, il peut sans problème être lu de manière indépendante du premier, voire dans le désordre. Car une fois le livre fini, on n’a qu’une envie, retourner à Bellécorce pour en savoir plus sur ses habitants. Ceux qui auront lu les choses dans l’ordre seront sans doute ravis de retrouver certains personnages comme Ferdinand Taupe et Archibald Renard, mais les néophytes ne seront pas perdus pour autant car les présentations sont faites de manière rapide et efficace.
Le récit, s’il aborde le thème classique des liens familiaux, le fait d’une très jolie manière, à travers la relation pas si souvent explorée entre un oncle et son neveu. Les deux renards forment un binôme touchant, animé par un même amour pour Cornélius et ses livres. L’air de rien, l’auteur met également des mots sur les maux de la vieillesse avec l’orage de tête de grand-père Cornélius, qui n’est en rien anodin. À travers ce personnage, l’auteur nous rappelle de chérir nos aînés même si certains souvenirs s’envolent … Une situation qui fera écho à n’en pas douter. Les messages sont glissés avec beaucoup de douceur, et les mauvaises nouvelles, même s’il y en a, ne parviennent pas à assombrir l’atmosphère. L’espoir et la bienveillance restent toujours présents, en filigrane, malgré les drames qui jalonnent les parcours de vie des personnages. Au fil des pages, l’auteur a également glissé quelques jeux de mots bien trouvés pour égayer notre lecture.
Et enfin, l’histoire ne serait rien sans l’écrin concocté par Sanoe, une illustratrice de talent. Cette dernière nous offre des illustrations de toute beauté, aux couleurs automnales. Tantôt une scène en pleine page, tantôt un détail dans un coin : les dessins sont répartis astucieusement pour mettre le texte en valeur et apportent une réelle plus-value à ce titre jeunesse.
Vous ressortirez donc des Carnets de Cornélius Renard avec le sourire aux lèvres et une folle envie de tester les recettes illustrées à la fin du livre. C’est donc un coup de cœur pour cette version revisitée de la fable !
Mémoires de la forêt : Les Carnets de Cornélius Renard, de Mickaël Brun-Arnaud. École des loisirs, mars 2023.
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