Bpocalypse : des monstres, des éclats de rire et des rebondissements

POST-APO — “If there’s something strange in your neighborhood. Who you gonna call?”. Ariel Holzl ! Si vous n’avez pas la référence, sachez qu’elle est tout droit sortie du générique de Ghostbusters, le fameux film des années 80. Alors non, Ariel Holzl, le fameux auteur des Sœurs Carmines et de Lames vives, ne s’est pas lancé dans une carrière d’acteur ! Mais sa dernière parution, intitulée Bpocalypse, nous replonge dans cette ambiance propre aux 80-90’s. Et là aussi, ça vaut le détour !

Pour se rendre au lycée, Samsara n’oublie jamais sa batte de baseball, ses talismans et son couteau de chasse. C’est un peu le matériel de base : tout ce dont elle a besoin pour affronter les animaux mutants, fantômes et autres créatures qui ont envahi les rues de Concordia après l’Apocalypse. Aller au lycée s’apparente donc plus au parcours du combattant qu’à une belle balade tranquille. Aujourd’hui, nouveau défi :  la ville vient de lever la quarantaine de l’ancien parc public et s’apprête à accueillir ses habitants. Certains affirment qu’ils auraient muté et les deux jumeaux que Sam voit débarquer dans sa classe sont en effet loin d’avoir un physique standard. Très vite, ceux qui se moquent d’eux ou les prennent à partie sont les victimes d’incidents inexpliqués. Tout semble accuser les nouveaux venus. Mais dans une ville comme Concordia, peut-on encore se fier aux apparences ?

En un seul mot comme en cent : alerte chouchou ! On adore l’écriture d’Ariel Holzl, qui nous montre une fois de plus qu’il peut changer de style avec aisance et brio. Voici donc nos trois arguments pour vous donner envie de lire dévorer ce livre (et par la même occasion de découvrir d’urgence cet auteur, on ne le répétera jamais assez !).

On avait déjà pu le voir dans ses autres romans, mais un des gros atouts d’Ariel Holzl, ce sont ses petites punchlines disséminées au gré des pages. Un exemple au hasard ? “Yvette, tu es la honte de la cause féministe postapocalyptique.” Alors c’est sûr, sans contexte c’est un petit peu moins facile de vous transmettre notre expérience de lecture. Mais même si l’histoire est parfois sombre, il y a toujours une répartie bien placée pour nous arracher un sourire, entre sarcasme et cynisme. On sent que l’auteur aime les mots et qu’ils le lui rendent bien.

Deuxième point fort ? Les personnages, qui ne sont jamais là où on les attend, sont bien loin des clichés du genre. C’est notamment le cas de notre trio central, composé de Samsara, Danny et Yvette, des ados très différents mais que l’Apocalypse a rapprochés. D’ailleurs, l’un des thèmes phares de ce roman, c’est la peur de la différence : que faire de ces autres qui ne nous ressemblent pas ? Faut-il les accueillir à bras ouverts ou au contraire s’en méfier ? Qu’est ce que la nouvelle normalité ? Danny choisit très vite son camp et se rapproche des nouveaux venus, en prenant le risque de s’éloigner de Sam. Cette dernière, aveuglée par son histoire personnelle, veut à tout prix rejoindre la Milice chargée de défendre la ville et ne porte donc pas les mutants dans son cœur. Elle va découvrir au fur et à mesure du récit que la cause qu’elle défend n’est peut être pas si légitime que ça !

Et enfin, l’ambiance ! Enfin l’Ambiance avec un grand A, car le moins que l’on puisse dire c’est que c’est immersif. Si Sam se balade toujours avec sa batte de baseball, le lecteur aussi reste sur ses gardes. Zombies, mutants et autres ectoplasmes errent dans la ville et entre les pages … littéralement d’ailleurs. Car chaque début de partie du livre est illustré et agrémenté de petites anecdotes en plus sur Concordia, ses habitants plus ou moins humains et leurs frasques.

Si on résume : une aventure riche en rebondissements, des éclats de rire bien placés et des personnages rafraîchissants. Alors convaincus ? Si le cœur vous en dit, filez donc vous le procurer.

Bpocalypse, Ariel Holzl. L’École des loisirs, octobre 2020.

 

Par Coralie.

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