Après les vampires, les anges, je l’avais prédis, ce seront les zombies qui seront sur le devant de la scène. Castelmore l’avait prouvé avec les livres de Lia Habel ou encore Vivants, adapté au cinéma sous le titre Warm bodies. Mais le mythe du zombie n’est que le point de départ de l’intrigue de Reboot. D’ailleurs, le mot n’est jamais prononcé. Cependant, difficile de ne pas y songer lorsqu’on découvre l’histoire de Wren 178, morte à douze ans de trois balles dans le torse puis revenue d’entre les morts 178 minutes plus tard. Wren est une reboot. Comme beaucoup d’adolescents et d’enfants touchés par le virus KDH dans l’état du Texas, elle est décédée, puis s’est relevée, plus forte, plus froide, insensible. Plus le temps entre la mort et le réveil est long, plus dur et puissant sera le reboot. Wren est un cas à part. Elle a mis 178 minutes avant de ressusciter. C’était tellement long, et inhabituel que les autorités l’ont crue morte pour de bon. Et Wren s’est réveillée à la morgue. Sympathique.
C’était il y a cinq ans. Maintenant, Wren obéit consciencieusement aux ordres de la SHER, l’organisme qui contrôle, nourrit et loge les Reboot au Texas. Elle ne réfléchit pas, et se comporte en parfait soldat, formant les nouveaux-venus et intervenant régulièrement sur le terrain. Jusqu’au jour où un novice va croiser son regard : Callum. Callum s’est relevé seulement vingt-deux minutes après son décès : autant dire qu’il est très faible, presque humain encore. Callum va profondément changer Wren, qui va peu à peu s’humaniser à son contact…et prendre en conscience des agissements plus que troublants de la SHER, et des expériences glauques qu’ils mènent sur leurs cobayes tous trouvés, les reboots.
Car après leur retour à la vie, les reboots sont ostracisés par les humains, qui les redoutent pour leur force surhumaine et leur capacité de guérison rapide et particulièrement efficace, et n’hésitent pas à les lyncher quand ils peuvent. Les reboots sont donc prisonniers de la SHER. Nos zombies nouvelle génération servent alors de soldats d’élite pour les meilleurs, et de cobayes pour les autres. Ils sont déshumanisés, traités comme des animaux, des coquilles vides : c’est extrêmement troublant.
Roman qui fait froid dans le dos, et qui harponne le lecteur dès les premières pages, Reboot est un premier tome prenant, mêlant une action effrénée à une dimension plus psychologique. Si Wren est au début une jeune fille insensible, aimant poursuivre et tuer, elle gagne en humanité au fil du livre, se questionne et recommence à éprouver des sentiments. Cette évolution est touchante, bien qu’un peu rapide. Le récit aurait gagné à être étoffé. Cela dit, Reboot reste un excellent premier tome, qui ne nous donne qu’une envie, plonger dans la suite.
Reboot, Amy Tintera. Le Masque Msk, février 2014.
Wahou, quelle chronique ! Si je ne l’avais pas déjà lu, je le mettrais direct dans ma wish-list ! Je vois qu’on a tiqué toutes les deux sur la rapidité mais, à part ça, j’ai beaucoup aimé ces zombies revisités et la question de l’humanité de Wren. Vraiment très bon ! Il n’y a plus qu’à attendre la fin de l’année maintenant.
Merci 🙂
Je le mets dans ma wish list de suite ! Hop, billet ajouté !
Je rêve de lire ce livre et ta chronique m’en donne encore plus envie !! 🙂