Il semble plus clair que jamais que nous sommes dans une période littéraire et cinématographique qui met les zombies à l’honneur.
Les jeunes éditions Lumen font honneur au thème avec la première série de l’américaine Demitria Lunetta : In the after.
Amy, à 13 ans, est une adolescente plutôt banale. Elle râle après ses parents (l’un étant écolo, l’autre parano) qu’elle juge totalement ringards, vit sa vie de collégienne, attend l’heure du cinéma en traînant devant la télé. C’est là que l’impensable la cueille.
Des aliens débarquent sur terre, envahissent la planète en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire… et déciment la population en croquant dedans à pleines dents. Bien à l’abri dans la maison autosuffisante et sécurisée de ses parents ringards, Amy contemple le désastre et tente de se faire à l’idée que, désormais, elle est seule au monde… et qu’il va bien falloir se débrouiller malgré l’enfer qui sévit dehors.
Les premiers jours en solitaire d’Amy sont marqués par un abattement et une panique intenses. La jeune fille en vient même à se cacher sous son lit en espérant que les monstres disparaîtront d’eux-mêmes. Mais cela n’arrivant malheureusement pas, elle met au point une stratégie de survie : se déplacer en silence, à la faveur de la nuit, quand les créatures sont moins actives, privilégier des sorties brèves mais profitables. En somme : survivre, à tout prix. Les contacts avec les autres survivants sont limités car Amy a constaté que ce ne sont pas forcément les meilleurs qui ont survécu.
Pourtant, elle accueille Baby, une fillette mutique, qu’elle trouve errant dans les rayons désertés d’un supermarché. Baby est le lien humain qu’il manquait à Amy, qui risquait de sombrer dans la folie. Entre elles, les deux filles mettent au point une stratégie de survie parfaitement rodée, au centre de laquelle se trouve leur système de communication silencieux, inspiré de la langue des signes classique.
La première partie du roman est placée sous le signe de l’horreur et du suspens : au sein d’un monde envahi par le silence, on se surprend à sursauter au moindre bruit suspect, et toute l’angoisse que représente cette totale absence de bruit prend littéralement aux tripes. Le ton change ensuite quelque peu, car Amy et Baby vont rencontrer d’autres survivants, et tenter de s’accommoder à leur mode de vie. Dès cet instant, le récit flirte avec la dystopie, car on sent assez vite que cette petite communauté est trop florissante pour être honnête. Le mystère plane, le suspens est très présent, et on se pose de nombreuses questions. Bien que le déroulement de l’intrigue soit assez classique – certaines révélations ne surprennent pas – on est pris par l’ambiance haletante du roman.
Les péripéties s’enchaînent à bon train et, comme l’auteur varie les genres (survie, horreur, thriller et dystopie s’entrecroisent), on n’a pas le temps de s’ennuyer. Le roman offre, de plus, une intéressante réflexion sur les conditions de survie d’une civilisation, en montrant les dérapages qu’un désir de survie peut engendrer. C’est subtil, car il faut le lire entre les lignes, mais le propos est percutant !
Le fin ouvre au lecteur de belles perspectives… et on a hâte de savoir comment vont tourner les aventures dans cet univers oppressant ! Si vous êtes curieux de zombies et que vous cherchez un titre bien ficelé et porté par une belle palette de personnages, une seule chose à faire : notez le titre d’In the after !
Je suis très tentée !