Les éditions Antidata sont un tout petit éditeur : mais dès qu’on tient un de leurs livres dans les mains, on sait toujours que la qualité sera au rendez-vous. D’une part, la fabrication est impeccable : les livres Antidata se glissent dans une poche de jean, dans un sac à main, elle offrent un format mignon tout plein, avec de jolis rabats, un format qui invite à une lecture morcelée. Une pause bienvenue.
Terminus est en l’occurrence un recueil assez éclectique, sur le thème du dernier, fil rouge qui unit l’ouvrage. Onze nouvelles, ce sont onze univers différents à découvrir : vous ferez même une escale au XVIIIe siècle. « Escale ». Le terme n’a pas été choisi au hasard, car ce sont des billets de train qui donnent le coup d’envoi de chaque nouvelle. On vous l’a dit, la fabrication est totalement réussie.
Mais celle-ci ne fait pas tout, alors quid du texte, nous direz-vous ? Les nouvelles sont à l’avenant, certaines très marquantes (telle « La Lumière rend aveugle » de François Szabowski, à la fois belle et monstrueuse) ou à la limite de l’étrange (« 90 Watt » de Gilles Marchand, qui réfléchit de manière vraiment étonnante à la paternité ou « Le Dernier fermera la porte » de Guillaume Couty, au final déconcertant et vaguement effrayant). On retrouve également avec plaisir Stéphane Monnot et son style si caractéristique, pilier des éditions Antidata, dans une nouvelle intitulée « Le Texan, la Gouine et le Taliban ».
La nouvelle qui marque le plus, peut-être (et c’est difficile à trancher, car elles sont toutes bonnes à leur manière), est « Au signal sonore » de Laurent Banitz qui baigne dans une lueur onirique et, osons-le, horrifique. Cette nouvelle vous hante plusieurs jours devant. On y songe dès qu’on met le pied dans une rame de métro (en espérant pouvoir en descendre plus tard, contrairement au personnage principal de la nouvelle).
Ce qu’il faut retenir au fond de ce petit recueil, c’est qu’il serait dommage de s’en priver. Glissez-le dans votre poche, dans votre sac, ou gardez-le juste à la main. Lisez quelques pages quand vous avez un moment. Vous ne le regretterez pas.
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