Après avoir tenté de patienter (vainement) avec la gazette du Château des Etoiles (puisque la bande-dessinée est pré-éditée sous ce format), la parution du volume définitif a permis de faire taire l’immense frustration laissée par l’épisode 4 !
Dans le premier volume, Séraphin et son père partaient à la recherche des carnets de Marie Dulac, la mère de Séraphin, grande exploratrice disparue en recherchant l’éther, le cinquième élément selon Aristote. Ils débarquaient au château de Neuschwanstein, puisqu’ils avaient été invités par Louis II de Bavière en personne. Las, la situation géopolitique – et les vues de la Prusse sur la Bavière – précipitaient la situation. Le félon du château expédie Séraphin, son père, le roi, Sophie et Hans à bord du vaisseau expérimental. La fine équipe est aux anges (sauf le père de Séraphin)… jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent qu’ils sont dépourvus de variateur. Impossible de guider le vaisseau, irrémédiablement attiré par la Lune. L’alunissage est musclé ! Très vite, un nouveau problème se pose : comment survit-on sur la face cachée, au juste ? Et, surtout, comment rentrer sur Terre ? La conquête de l’espace risque fort de tourner court.
Alex Alice reprend la très bonne recette du premier volume. Les aquarelles portent une histoire variée et riche en péripéties. D’ailleurs, cet opus est bien plus sombre : il faut compter avec les désirs et aspirations de chacun, tout en tentant de survivre à l’univers hostile et en faisant des découvertes. Pas évident ! C’est aussi un tome riche en émotions : espoir, angoisse, exaltation, peur, tout se mêle et on se prend rapidement de sympathie pour les déboires lunaires de nos personnages. Sans compter que l’humour est, lui aussi, présent, ce qui ne gâche rien !
L’histoire est, à nouveau, très dynamique et le rythme est souligné par un découpage aussi audacieux que réussi : inserts, gros plans, doubles-pages avec cases atypiques, impossible de se lasser. D’autant que l’intrigue est très dense et le suspens présent de bout en bout. On saluera d’ailleurs la conclusion qui, si elle clôt parfaitement le diptyque, appelle à de nouvelles aventures que l’on espère lire très prochainement !
Côté dessins, impossible de ne pas craquer pour les illustrations un peu vaporeuses et oniriques, qui tranchent avec des paysages lunaires dignes d’une banquise effilée. C’est splendide !
Jouant sur les codes du roman d’aventures et du steampunk, Alex Alice livre une intrigue très vernienne, servie par un dessin que l’on ne se lasse pas d’admirer. C’est dense, plein de rebondissements, bien mené, bien conclu. Que demander de plus sinon une suite ?
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