POST-APO ADO — Johan Heliot a une grosse cinquantaine de romans à son actif, dont le très bon Les Substituts. En ce début 2016, il propose à la jeunesse un nouveau titre post-apocalyptique : Les Sous-vivants.
L’humanité, devenue stérile, a quasiment disparu de la surface de la Terre. Paris est en ruine, envahi par une jungle étouffante. De petites tribus survivent tant bien que mal, chacune ayant colonisé un point de la capitale. Il y a la tribu de Soria, Selim et Keiff, qui vit dans les hautes tours de Notadam ; la tribu des Oiseleurs qui a conquis Haute-Pointe, et bien d’autres encore, vivant sur la montagne de Pleure-Pierre ou dans la tour sombre de Monparse. Dans la journée, ils affrontent la chaleur implacable du soleil. La nuit, chacun se terre dans son antrenuit, pour éviter un ennemi plus implacable encore : les ferhoms, ces étranges robots métalliques qui enlèvent les hommes et les emportent vers une mystérieuse destination.
Un jour, Keiff et le père de Soria disparaissent. Celle-ci, accablée, part à leur recherche, accompagnée de Selim, son meilleur ami, conteur de la tribu. Leur quête va les mener loin au-delà des frontières de leur tribu, sur celles de la tribu de Tigdal. Le jeune garçon vit avec les Hommes Vrais, sous Terre. Ceux-ci forment des pilotes et autres ingénieurs d’exception, capables d’utiliser la machinerie qui subsiste de notre époque. Tigdal est un jeune homme doux et naïf, brimé par ses camarades, notamment par Harkan, que son maître lui adjoint comme binôme, à son grand désespoir.
Johan Heliot alterne les récits des aventures de Soria et Tigdal, qu’il entrecoupe des racontars de Selim. Les contes du jeune homme parent cet univers dévasté d’une mythologie riche, originale et amenée de façon très poétique. Mieux, les racontars de Selim font le lien entre notre univers pré-catastrophe et le sien. Les noms de lieux, eux aussi, opèrent ce lien. On comprend vite que Notadam est la cathédrale Notre-Dame, que Haute-Pointe n’est autre que la Tour Eiffel et que les coupoles blanches du Sacré-Cœur s’appellent désormais Pleure-Pierre.
L’intrigue met quelques chapitres à s’installer mais, une fois le fil rouge mis en place, difficile de lâcher le roman : le récit est dynamique et original et entraîne le lecteur sur des sentiers peu souvent battus. Les péripéties s’enchaînent à bon train. De plus, l’auteur creuse, peu à peu, la psychologie de ses personnages : il les fait passer par des expériences souvent difficiles, mais qui leur permet de se construire totalement. Le roman initiatique est de bonne facture !
Voilà un nouveau bon titre à ajouter à la bibliographie déjà riche de Johan Heliot, un roman qui a, en plus, l’avantage de n’être pas le premier tome d’une nouvelle saga. Originale, dynamique et poétique, cette intrigue post-apocalyptique très efficace devrait ravir les jeunes lecteurs.
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