ROMAN POST-APO — Vous aviez fait sa connaissance dans Dernier meurtre avant la fin du monde : Hank Palace, ex-inspecteur de police, tentait de maintenir un semblant de normalité, à six mois de la fin du monde. Oui, vous avez bien lu : la fin du monde. Dans le monde imaginé par Ben H. Winters, notre planète s’apprête à vivre un épisode fort déplaisant, en l’occurrence une rencontre très appuyée avec un astéroïde affectueusement surnommé « Maia ».
Comme le titre l’indique, nous sommes désormais à 77 jours de la catastrophe. Le monde dépeint par Ben H. Winters s’effondre petit à petit : l’électricité est devenue sporadique, le marché noir prospère, chacun fait des provisions dans l’attente de la fin. La perspective de mourir bientôt a des effets souvent inattendus sur les gens : certains quittent tout pour partir faire la bringue à La Nouvelle Orléans, d’autres se barricadent et prient… Hank Palace, lui, reste plutôt constant : toujours prêt à aider son prochain. Au début de J-77, il accepte d’aider Martha Milano, qui était autrefois sa baby-sitter quand il était petit. Le mari de Martha a disparu : une chose fréquente à l’aube de la fin du monde ! La cause semble perdue : pourtant, Hank se lance dans l’enquête. Dans un monde moribond, il tâche de remonter le fil de l’histoire de Brett, cet homme qui semblait rallier tous les suffrages.
Plus que l’enquête menée par Hank, toujours diligent et efficace, c’est la description d’un monde à l’agonie qui donne tout son sel à J-77. Tout ce qu’il y a de plus moche dans l’humanité se révèle quand la fin est proche. À l’inverse, Hank reste constant et héroïque, prêt, tel un valeureux chevalier, à aider quiconque le demande. Un chic type, Hank. Et dans le monde de J-77, c’est une espèce en voie de disparition. Mais dans ce monde, à vrai dire, on ne compte plus les choses en voie de disparition : le café, par exemple, est devenue une denrée extrêmement rare. Mais, comme le souligne un des amis de Hank, le pire se déchaînera quand ça sera au tour de l’eau de venir à manquer.
En attendant, Hank Palace sillonne la petite ville de Concord à vélo, son chien Houdini en remorque, sur les traces d’un homme de plus en plus mystérieux. Est-il parti de son plein gré, et pourquoi ? Le lecteur échafaude des hypothèses, que l’auteur semble prendre plaisir à balayer d’un revers… Mais comme nous ne sommes pas mauvais joueurs, nous aimons bien être baladés par Ben H. Winters. Pour tout vous dire, on a même sacrément hâte de savoir comment il va conclure sa trilogie. Qui sait, peut-être que la fin du monde n’était qu’un immense canular ? Nous verrons !
J-77, Ben H. Winters. Super 8, mars 2016. Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec.
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