ROMAN AMÉRICAIN — Le Maine, état américain du Nord-Est, cache quelques jolies plumes : Stephen King est l’un d’entre eux… tout comme l’ours de William Kotzwinkle ! Un ours, dites-vous ? Eh oui ! William Kotzwinkle, dans son roman L’ours est un écrivain comme les autres, imagine le cheminement joyeusement absurde d’un plantigrade dans le milieu de l’édition new-yorkais.
Arthur Bramhall, universitaire de son état, décide de s’isoler dans une forêt du Maine pour écrire son grand roman, le chef d’oeuvre de toute une vie. Malheureusement, sitôt le manuscrit terminé, un incendie ravage la ferme où l’écrivain vivait : envolé, le roman ! Bramhall serre les dents et se remet à l’ouvrage : il termine une deuxième mouture du livre. Pour prévenir tout risque d’incendie, Bramhall stocke son nouveau roman dans une mallette, et la cache sous un arbre. Satisfait, il quitte les lieux, persuadé que son grand oeuvre est en sûreté.
C’était sans compter la curiosité d’un ours, qui passait par là et remarque le manuscrit. C’est là, lecteur, que tu dois suspendre ton jugement et accepter de te laisser porter par la fiction : l’ours lit le roman, et le trouve fort bon. Il devine là que c’est son ticket d’entrée pour le monde des hommes, un monde se caractérisant par la profusion de nourriture et le confort, un monde dans lequel il trouvera tout le miel qu’il souhaite, et plus encore ! Le voilà, affublé d’un costume volé, son manuscrit sous le bras, prêt à conquérir le monde des lettres new-yorkais !
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