Bloody Louisiana : True Blood

Berceau incontesté des mythes et légendes du monde magique, la Nouvelle-Orléans constitue le pain béni des producteurs, réalisateurs, auteurs et autres personnalités artistiques. Ceux-ci se font ainsi un plaisir de cultiver les mystères et secrets de ce lieu chargé de magie à travers des histoires plus ou moins rocambolesques ou trash (souvenez-vous des romans d’Anne Rice). L’intrigue de True Blood ne déroge pas à la règle. Bien que la Nouvelle-Orléans en elle-même ne soit pas au cœur de l’histoire, la série se nourrit indéniablement de l’atmosphère des lieux tel un vampire assoiffé de sang.

L’histoire de True Blood

C’est donc l’histoire d’une jeune serveuse, Sookie Stackhouse, dotée du don de télépathie. Un jour, un vampire commande une bouteille de sang dans son bar : les ennuis commencent… Elle trouve l’amour auprès de Bill le vampire mais également une pile astronomique de problèmes en tout genre. Elle découvre qu’elle est à demi fée, qu’elle doit faire face à des hordes de vampires sanguinaires qui veulent boire son sang, à des créatures dangereuses qui veulent également boire son sang et à des amants qui veulent… boire son sang ! Beaucoup de danger et de péripéties donc.

En parallèle de la vie de Sookie, un grand nombre d’autres personnages atypiques et important dans l’évolution de l’histoire se partagent la vedette : des vampires, des loups-garous, mais aussi des fées, des métamorphes… Des humains aussi côtoient ce beau petit monde, à leurs risques et périls.

Chacun apporte sa pierre à l’édifice, et le tout forme un ensemble hétérogène mais cohérent. Les mésaventures des uns incommodent les autres tandis que les déboires amoureux pleuvent sur Bon temps, la petite ville de Louisiane où tout ceci se déroule.

Un résumé complet de toutes les intrigues seraient évidemment trop long (trop de personnages, trop d’histoires entremêlées…). Néanmoins, sachez que justement, cette effervescence de créatures, de personnages et de relations entre ceux-ci est bien la force de la série. Elle est ainsi complète et complexe, passionnante et fascinante.

Avertissement tout de même : le sexe et la violence font partie intégrante du récit. Âmes trop sensibles s’abstenir (entre les vampires disons, portés sur la chose, les bains de sang et les nombreux amants de Sookie… y a de quoi faire !).

L’importance des lieux

Au-delà de cette obsession de quasiment tous les personnages masculins de la série pour cette pauvre Sookie, toute une trame politique est également exploitée : les crises économiques, les attaques racistes et bien sûr les prises de pouvoir intempestives.

La Louisiane est donc la région la plus propice à ce genre de conspirations et d’inégalités sociales. Les lieux, chargés de magie et de mysticisme sont aussi et surtout le théâtre des pires discriminations sociales. Dans la vie réelle, les immigrés, et notamment les Afro-Américains (anciens esclaves des colons), sont les victimes des mentalités rétrogrades des natifs du coin. Dans ce genre de cas, la guerre de Sécession ne semble plus si lointaine…

Dans la série True Blood, et de plus en plus au fil des saisons, les créatures surnaturelles font face à la répression et à l’exclusion de la part de leurs cousins les humains. Prenons l’exemple de nos chers vampires. Tout d’abord adulés par quelques fanatiques et jugés dangereux par les autorités, ils ont finis par vivre en quasi-harmonie avec les humains… durant un temps ! En effet, après quelques démêlées avec les forces de l’ordre, les vampires ont très vite dû affronter un ennemi de taille : les politiques humains. Le gouverneur Burell (saison 6) a ainsi déclaré la guerre aux créatures surnaturelles, et principalement les vampires, sous couvert de « protéger l’humanité »…

Véritable bouillon de culture, ce quasi champ de bataille est le reflet d’une société où racisme et discrimination ont la peau dure.

 

Les livres

Bien que le pitch de départ soit le même pour la série et les livres dont elle est tirée, les deux entités sont belles et bien distinctes à différents niveaux. Tout d’abord, les romans se concentrent principalement sur la vie de Sookie, qui est ici la narratrice du récit. Elle parle à la première personne, ce qui évidemment, ne permet pas au lecteur de connaître les mésaventures d’autres personnages qu’elle, à moins qu’elle ne soit présente sur les lieux. Ce petit détail est d’une importance capitale pour différencier romans et série : puisque Sookie est narratrice, elle se retrouve mêlée à toutes les péripéties imaginées par l’auteur. Elle se retrouve ainsi en danger permanent mais aussi en action permanente. Pas une minute de pause pour notre pauvre petite fée…

De fait, certaines incohérences ou moments d’action forcée sont à déplorer.

C’est à ce moment que la série décide de se détacher de l’histoire d’origine écrite et inventée par Charlaine Harris. Les scénaristes ont non seulement accordé beaucoup plus d’importance aux personnages secondaires, mais ils en ont aussi créé d’autres. De fait, de saison en saison, l’intrigue de la série se détache inlassablement de l’intrigue des romans, pour au final, n’avoir que peu à voir l’une avec les autres.

Ainsi, True Blood est l’incarnation même que ce que représente la Louisiane dans l’univers collectif : un lieu de perdition censuré par un passé conservateur et baigné par le racisme. La série comme les romans s’inspirent ainsi de cet aspect et en font leur force, pour ainsi devenir des moments de divertissements passionnants pour lecteurs et spectateurs avides de sang, de suspense et de complots en tous genres…

Par Séverine

cafepowellneworleans

A propos Severine Le Burel 136 Articles
Littéraire dans l’âme, j’attends d’un roman, film, ou fiction de l’émotion, des bouleversements, un ouragan de sentiments… Bref, j’aime qu’une histoire me touche et me transforme.

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