Le garçon qui voyait des démons

Alex Broccoli a 10 ans. Sa mère, à peine 25 ans, se sent seule et abandonnée suite au départ du père d’Alex cinq ans plus tôt. Mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que depuis ce jour, son fils voit des démons. Toute sorte de démons. Des dizaines de démons. Dont un en particulier : Rueen, qui se dit son ami. Cette particularité finit par attirer l’attention d’une pédopsychiatre de renom, le docteur Anya Molokova. Bouleversée par la mort de sa fille schizophrène quelques années plus tôt, Anya va tout tenter pour sauver le pauvre garçon de ses démons intérieurs…

Avec Le garçon qui voyait des démons, Carolyn Jess-Cooke nous offre un récit profond et touchant. L’auteure a construit son récit de manière assez singulière. Anya et Alex s’alternent dans le rôle de narrateur-personnage. Ils racontent chacun les événements vécus selon leur propre point de vue ; Alex à travers un journal qui débute toujours par une blague de son invention, Anya en nous racontant les événements de manière classique (narrateur à la première personne qui s’adresse à la cantonade, sans interaction particulière avec le lecteur). Ce va-et-vient qui était une bonne chose au début, permettant ainsi une meilleure appréciation de la situation, est devenu plutôt pénible au fil des chapitres. En effet, le récit peine à se mettre en route, à avancer. A tel point, qu’arrivé à la moitié du roman, le lecteur peut se demander s’il a lu 20 ou 200 pages. Que s’est-il donc passé depuis le début ? À quoi ont servi toutes ces pages ?

Le garçon qui voyait des démons, Carolyn Jess-Cooke, Le livre de poche

Certes il est important de développer au mieux les personnages ; Anya et Alex ayant des personnalités et un passé vraiment passionnants. Mais malgré tout, malgré l’intérêt manifeste porté aux personnages et à l’intrigue, cette sensation de traîner les pieds page après page ne m’a pas quittée, comme si la lecture tournait en rond.

En revanche, le récit a une réelle force émotionnelle, force qui réside dans la manière de l’auteure d’insuffler une dose de suspense de plus en plus marquée à l’approche du dénouement. Vers la fin, tout s’accélère, l’intrigue prend de l’ampleur, devient plus intense. Alex voit-il vraiment des démons ? Est-il fou à lier ? Le roman oscille-t-il en réalité et magie ou aborde-t-il les troubles psychiques de l’enfance liés à d’anciens traumatismes ? L’enfer est-il au bout du chemin ? Pour le découvrir, je vous invite à lire ce roman qui saura vous triturer les méninges à son aise, n’en doutez pas.

Le garçon qui voyait des démons, Carolyn Jess-Cooke. Le livre de poche, avril 2015. Traduit de l’anglais par Laurence Kiefé.

Par Séverine

A propos Severine Le Burel 136 Articles
Littéraire dans l’âme, j’attends d’un roman, film, ou fiction de l’émotion, des bouleversements, un ouragan de sentiments… Bref, j’aime qu’une histoire me touche et me transforme.

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