Legend est un roman dystopique pour adolescents qui, de prime abord, ne paie pas de mine. A voir la couverture, je ne me sentais pas vraiment attirée par l’intrigue. Pourtant, ce fut une véritable bonne surprise. Roman de science-fiction qui n’est pas sans évoquer (un peu) Philip K. Dick, Legend nous entraîne dans une Amérique futuriste divisée en deux territoires : la République, et les Colonies.
Dans ce monde futuriste, les États-Unis d’Amérique n’existent plus. Day et June vivent pourtant tous les deux à Los Angeles. A quinze ans, ils sont sans le savoir le contraire l’un de l’autre. Day est un rebelle, recherché par la République : il commet fréquemment des actes de sabotage, et vole parfois les riches pour distribuer aux pauvres. June est un petit prodige : elle vit dans un quartier privilégié, étude à l’université, croit aux valeurs de la République. Un jour, le frère de June est tué en mission. Pour tout le monde, Day est le coupable. June est alors chargée de traquer le renégat.
Legend est une dystopie qui s’axe autour des deux mondes de Day, et de June. Si Day côtoie les bas-fonds, et vit dans la peur, la crasse et la maladie, June vit dans un cocon doré. Day hait la République, qu’il juge corrompue et violente. June respecte profondément son pays et ne rêve que de le servir. Leur rencontre ne pouvait que faire des étincelles. Si le schéma qui se dessine alors est connu, Marie Lu s’en sort plutôt bien en évitant les écueils trop conventionnels et en arrivant à créer un univers très cohérent. L’Amérique est divisée en deux en une manière qui n’est pas sans rappeler (vaguement certes, mais l’image s’impose) Le Maître du haut-château.
Day et June sont des personnages assez attachants. Le lecteur n’a qu’une hâte, qu’ils se rencontrent. Même si ce qui se passe alors est assez prévisible, cela satisfait amplement le lecteur. June est amenée à voir progressivement les failles de son pays, et l’envers du décor. La prise de conscience est rude, et la jeune fille est obligée de remettre en cause tout son univers. Marie Lu ne ménage ni ses héros, ni ses lecteurs : elle n’hésite pas à introduire mort et violence au cœur du récit. On se demande ce qu’elle prévoit pour la suite de cette trilogie, qui démarrer sur les chapeaux de roue.
Legend est un très bon tome d’introduction : tout s’enchaîne avec fluidité, et ce premier roman donne envie au lecteur de lire les deux prochains. Le monde crée par Marie Lu est réaliste et bien conçu : nous sommes curieux de voir comment elle va encore le développer. Là est tout l’enjeu. Nous espérons qu’elle saura créer quelques difficultés à l’idylle naissante entre nos deux héros.
Legend, Marie Lu. Castelmore, 2012.
J’avais vraiment hésité a acheter ce livre lors de l’opération a 0.99 euros (je m’étais dit qu’il fallait que je sois raisonnable), mais quand je lis ton avis, ça me fait regretter de ne pas l’avoir pris !