Le bûcher des vanités, Tom Wolfe

Considéré comme LE roman des années 80 sur la ville moderne, Le Bûcher des vanités est de ces romans qui enchantent ou énervent. Portrait d’une ville aux contrastes uniques, aux conflits parfois violents, d’un véritable microcosme, dans laquelle évoluent des personnages certes un peu stéréotypés, mais terriblement humains, Le bûcher des vanités est l’histoire de la rencontre entre deux mondes différents.

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Au sud, Wall Street, la bourse, l’argent, les WASPs, au nord, le Bronx, le guetto, les minorités : tel est le portrait que nous dresse Tom Wolfe de New York dans les années 80.

Sherman McCoy n’est pas encore quadragénaire, pourtant on peut dire de lui qu’il a déjà « réussi » le rêve new-yorkais : propriétaire d’un duplex de quatorze pièces sur Park Avenue, il touche près d’un million de dollars par an, sa femme est une décoratrice d’intérieur en vogue, sa petite fille de six ans étudie dans une école privée prestigieuse. Seulement, tout ceci va voler en éclat lorsqu’en ramenant sa maîtresse, il se perd et que sa voiture heurte un jeune afro-américain…La culpabilité et la peur commencent à le ronger, tandis que son histoire prend peu à peu une tournure politique.

Le bûcher des vanités, ou comment un homme terriblement imbu de sa personne, s’auto-surnommant « Le maître de l’univers », se retrouve brutalement confronté au monde réel, à la loi, à sa ville. Une ville qui apparait très nettement divisée entre Manhattan, l’îlot préservé des privilégiés, et le Bronx, le quartier des minorités, royaume des dealers de drogue et autres criminels. C’est un monde très manichéen que nous présente Tom Wolfe, et probablement réaliste replacé dans le contexte des années 80. Le Bronx apparait comme un endroit cauchemardesque, quasiment apocalyptique.

De même, les personnages sont assez stéréotypés : le golden boy à la maîtresse flamboyante, le substitut du procureur médiocre, le leader charismatique, le journaliste ambitieux. Pourtant, malgré ce côté un peu « cliché », Tom Wolfe parvient à les rendre humain, en nous faisant entrer dans leur intimité. Kramer le substitut, par exemple, n’est pas qu’un rouage de la machinerie légale, mais également un mari et un jeune père, malheureux en ménage.

Malgré un début assez laborieux, la mayonnaise prend assez vite, et l’on se retrouve très rapidement incapable d’arrêter de lire. Sherman est pris dans un engrenage, et nous assistons à sa chute inexorable. Il nous apparait presque sympathique, de façon assez étrange. Les personnages sont plus motivés par l’ambition et le gain que par une vraie envie de faire du  mal. Il ne semble pas avoir de personnages véritablement gentils, ou vraiment méchants, en dehors de la victime qui reste la seule figure angélique du récit. Tom Wolfe parvient à nous faire douter tout au long du roman, jusqu’à la fin : que s’est-il passé ? Sherman s’est-il mépris sur les intentions des deux jeunes hommes ?

L’épilogue, sous forme d’article  de journal, donne des « nouvelles » de tous les personnages, mais nous laisse sur notre faim : l’on s’attendait à quelque chose de plus flamboyant, cependant l’on sort de ce pavé satisfait, persuadé d’avoir effectivement lu un très bon roman, le roman d’une décennie.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge «  New York en littérature« .

Cet article a été rédigé le 25 novembre 2010.

Le Bûcher des vanités, Tom Wolfe. Le livre de poche, 2001.

11 Commentaires

  1. Bonjour,

    j’ai mis sur mon blog la liste des livbres déjà lus depuis le début 2010 dans le cadre de New York, et celui lu dernièrement et doht la critique est sur mon blog. Tu pourras auinsi
    compléter….la liste est déjà conséquente…..

    Merci

    Mimi

  2. tu as fait vite ! C’est un énorme pavé si ma mémoire est bonne. Je l’ai lu il y a très longtemps et je garde un souvenir très net de certaines scènes…et un bon souvenir du côté ‘engrenage
    infernal’ surtout qui est très captivant.

  3. C’est un livre qui est tout à fait représentatif de son époque, la fin des années 80-début 90 avec ses Golden Boys ambitieux qui ont fini par tomber de haut. J’avais bien aimé ce livre lu juste
    avant la sortie du film. En revanche, je pense avoir vu seulement une toute petite partie du film, chopée à la télé !

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