Deux, amour et cinéma

Clorinde, étudiante en cinéma, cache, sous son prénom désuet, une personnalité vive de jeune fille moderne et joueuse. Un jour, elle décide de suivre deux trentenaires séduisants croisés dans un café. Elle laisse le hasard décider pour elle et aborde celui qui reste dans la rame de métro, Simon, scénariste. Elle le séduit très vite et entame une relation placée sous le signe de la légèreté… Puis elle rencontre Nathan, le deuxième homme, ami de Simon, travaillant sur le même film que lui. Elle se retrouve prise dans leur sillage et devient stagiaire sur le tournage. Forcée d’être efficace, confrontée à la réalité, Clorinde change… Qu’advient-il alors de son histoire avec Simon ? A vous de le découvrir.

Fervente amatrice d’histoires d’amour, j’ai plongé dans ce roman avec un certain enthousiasme, attirée par la quatrième de couverture et ses promesses,… Je suis navrée d’admettre que j’ai été déçue.

Pourquoi cette déception? C’est toujours difficile à expliquer… mais essayons tout de même.

D’emblée, le narrateur se fait omniscient, ce qui induit une mise à distance du lecteur et contrarie l’identification. On ne rentre pas vraiment dans le livre, nous ne sommes là qu’en spectateurs d’une histoire qui ne nous concerne pas. Pas vraiment un défaut, c’est un choix d’écrivain, seulement il ne m’a pas séduit.

Deux

J’ai également eu du mal avec le ton de l’auteur. Son écriture se veut poétique et il joue de (trop) nombreux mots peu usités. Cela pourrait donner un charme suranné au roman mais, bien que certaines formulations soient fort belles, les phrases s’en retrouvent inutilement alourdies. Encore une fois, c’est un style, mais il me semble que dans cette histoire moderne le ton aurait gagné à être plus dynamique.

L’histoire elle-même… se fait plutôt discrète. Au début du roman j’ai eu l’impression, quelque peu déroutante, d’attraper un train en marche. C’était comme regarder un film dont on aurait raté le début. Ensuite, je n’ai juste pas réussi à trouver le fil…

Ne soyons pas entièrement négatifs, il y a de la poésie dans ce livre… et une certaine note de tragédie aussi dans l’incapacité des personnages à aller au bout de leur histoire. Clorinde laisse le Hasard la pousser vers Simon, cela pourrait être le début d’une magnifique histoire qui ferait croire au Destin… Mais Simon est incapable de saisir sa chance, incapable de s’adapter et, peu à peu, Clorinde lui échappe. Il voulait de la légèreté, il ne lui restera que l’insaisissable fantôme du souvenir.

Et pourtant, je n’arrive pas à les plaindre, ni elle, ni lui. C’est étrange mais les personnages ne sont pas attachants. Faute à l’histoire ? Au style de l’auteur ? Je ne saurais dire… mais là est le vrai problème, j’ai refermé ce livre sans regret.

Deux, Stanislas Wails. Au diable vauvert, octobre 2014.

Par Oriane

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