Le virus est apparu. Certains disent qu’il aurait été fabriqué et diffusé par l’homme, d’autre qu’il est simplement apparu. Peu importe la réalité de ses origines, la propagation du virus fut effective, réduisant drastiquement la population. Dans une mesure de protection, la zone d’apparition du virus fut mise en quarantaine. Le chaos s’installe entre les murs et les habitants ainsi isolés de l’Extérieur. Lorsque la Grande Épidémie se termine, les survivants tentent vaillamment de tout reconstruire pour continuer à vivre. C’est ainsi que la Cité voit le jour attendant impatiemment le jour où l’Extérieur rouvrira les portes.
Mais quelques années seulement s’écoulent avant que le virus ne réapparaisse. Le traitement mis au point par les chercheurs du Centre de Soins parvient à retarder l’émergence des symptômes chez les enfants mais, en contrepartie, il décolore la peau des patients et pigmente leur cheveux en bleu. Désignés sous le nom de Lazuli, ces victimes en sursis sont méprisés par la population qui ne voit que leur inutilité et la raison de son enfermement entre les Murs. La Cité se construit sur des bases tremblantes qui se solidifient avec le temps et la vie s’écoule.
Près de cent ans après la Grande Épidémie, la vie est paisible en apparence dans la Cité. Pourtant, des rebelles se dissimulent dans les endroits les plus inattendus. Maïa est l’une d’eux. Elle a beau ignorer les possibles velléités de ses concitoyens, elle ne rêve que d’une chose depuis la mort de son père : sortir et quitter enfin la Cité. Cependant, lorsque son mentor, Dimitri, est arrêté pour trahison, tout s’effondre autour de la jeune fille. A dix-sept ans, elle a beau être indépendante, elle se sent démunie à sauver l’ami de son père. Elle ne peut malgré tout pas abandonner l’homme qui la soutient depuis trois ans. La traque pour la liberté est relancée avec encore plus d’ardeur : Maïa n’a qu’un petit mois pour secourir Dimitri. Avec l’aide d’un jeune Lazule et d’un criminel, la jeune fille va tout tenter pour percer le secret des Murs et de l’Extérieur.
Ce premier roman de Gabrielle Massat entraîne le lecteur dans une course contre le temps dans le but de sauver la vie d’un homme. Le rythme soutenu du roman sert efficacement la quête trépidante de l’héroïne. La structure en trois parties permet de suivre les rebondissements du récit avec facilité et de présenter aisément les trois personnages principaux. Ces derniers sont immédiatement très attachants, chacun à leur manière et l’on ne souhaite que connaître le dénouement de leurs péripéties et l’évolution de leurs relations.
L’écriture de Gabrielle Massat est fluide et l’intrigue palpitante. Si par moment, l’inexpérience de la jeune écrivain – elle a tout juste 24 ans – se fait sentir, la jeune femme parvient cependant a captiver. Son univers post-apocalyptique est fascinant et bien construit. La Cité, son décor et son fonctionnement dictatorial se dessinent sous les yeux du lecteur et la plume acérée de l’auteur.
Si L’Enfant Papillon est donc un roman agréable à lire et très prenant, on ne peut s’empêcher de noter qu’il reste dans la lignée classique des dystopies modernes. Un de ces indéniables avantages reste dans le fait que ce soit un tome unique et non une série interminable. Il faut cependant admettre que les personnages sont marquants et le décor bien dressé. Un livre qui, sans être extraordinaire, vous fera passer un très bon moment de détente et vous sortirez haletants de la poursuite sans espoir des protagonistes.
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