Optic Squad : Mission Seattle, bienvenue dans le futur

BANDE-DESSINÉE — Qui n’a jamais rêvé d’avoir une caméra implantée dans l’œil capable de tout filmer ? Que ce soit pour garder précieusement des souvenirs, l’utiliser comme une mémoire eidétique d’appoint ou de manière plus prosaïque dans le cadre des forces armées, l’idée est tentante. Et c’est cette approche qu’ont choisie Sylvain Runberg et Stéphane Bervas dans leur dernière parution, un thriller dystopique intitulé Optic Squad : Mission Seattle.

Seattle, 2098. Le monde va mal et le nombre de crimes a explosé. Pour répondre à la menace, l’ONU s’est dotée d’une unité d’élite destinée à lutter contre le crime organisé international. Son nom : l’Optic squad. Chacun de ses agents a ainsi des nano-caméras greffées directement dans la cornée, leur permettant ainsi de tout filmer, 24h/24 s’il le faut. Chaque agent de terrain est soutenu par des pisteurs qui les suivent et les aident à l’abri d’un QG itinérant. De là, ils peuvent guider leurs camarades, apporter un soutien armé ou bien encore leur injecter à distance des doses de stimulants et de calmants pour les aider à faire face à toutes les situations. Voire même, les tuer pour éviter qu’ils ne soient découverts. Nous suivons donc Kathryn, une recrue de choix au sang-froid exceptionnel, et son binôme Valdo. Ensemble, leur première mission est d’infiltrer un réseau de prostitution à Seattle en espérant pouvoir le faire démanteler. Mais tout ne se passe pas exactement comme sur des roulettes.

Et c’est un premier tome réussi ! Permettant non seulement de poser le contexte, Mission Seattle se paie même le luxe de dépeindre une enquête complète, pleine d’action et de rebondissements avant de ferrer son lecteur avec un cliffhanger de folie. On peut parfois reprocher aux pilotes d’être un peu long à se mettre en place (la faute aux explications nécessaires pour tout comprendre), et bien ce n’est pas le cas avec Optic Squad. Les premières planches nous amènent directement au coeur de l’intrigue, où nos deux agents infiltrés se voient offrir un shot de drogue, directement ! Malgré quelques petits ralentissements (on n’échappe pas complètement aux explications non plus, c’est normal !), l’intrigue garde son rythme trépidant tout au long des 68 pages de cet opus. Ce premier tome est plutôt centré sur la psychologie et les motivations de Kathryn, la toute jeune recrue de 22 ans. Et il laisse suffisamment de questions en suspens sur cette dernière ou sur les autres personnages pour qu’on s’attende à une suite foisonnante.

Concernant le graphisme, le moins que l’on puisse dire c’est que les dessins ne sont pas épurés. La multitude de cases fourmillent donc de petits détails et d’environnements bien décrits, le tout dans une ambiance très sombre qui colle bien à la tension du récit. D’ailleurs, autant être prévenus, c’est une BD adulte, avec son lot de violence, de drogue et de corruption.

À mi-chemin entre thriller politique et dystopie, Optic Squad a posé de très bonnes bases. On a hâte de découvrir la suite de l’intrigue et des multiples problématiques qu’elle a soulevées, notamment à propos de la corruption des hautes sphères politiques, du trafic dans le domaine de la prostitution ou encore de l’utilisation des nano-technologies.

Optic Squad : Mission Seattle, Sylvain Runberg et Stéphane Bervas. Rue de Sèvres, octobre 2019.

Par Coralie.

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