ALBUM FEEL-GOOD — Les éditions Winioux sont une petite structure indépendante privilégiant la solidarité avec ses partenaires en amont et en aval de l’édition : les ouvrages sont imprimés en France ou en Belgique et ne sont pas en vente sur Amazon pour privilégier le réseau des librairies indépendantes. Dans le même état d’esprit, ils publient peu, mais bien, s’attachant à suivre chaque livre bien après sa sortie de l’imprimerie, en essayant de le valoriser auprès du public.
Décembre est l’occasion de publier le premier album d’Olga de Dios, traduit de l’espagnol : Monstre rose.
Monstre rose est né dans une petite ville pas très enthousiasmante, où tout est blanc, les maisons, le ciel et aussi les gens. Déjà, il n’est pas de la bonne couleur, il est rose. Mais ça ne s’arrête pas là : Monstre rose est grand alors que tout le monde est petit (donc rien n’est adapté à sa taille), les habitants sont sinistres et Monstre rose préfère rire et sourire tout le temps. Monstre rose fait de gros efforts pour se fondre dans le moule mais, vraiment, c’est impossible, il n’y arrive pas.
Alors Monstre rose s’en va et fait un très long voyage. Et si, finalement, c’était juste ce qu’il lui fallait ?
Olga de Dios nous parle merveilleusement de la quête d’un lieu idéal pour chacun et, bien sûr, de la différence et du vivre-ensemble. Dès les premières pages, on s’attache à Monstre rose, grosse boule de poil mignonne à souhait – son apparence devrait d’ailleurs emporter l’adhésion des plus jeunes lecteurs. Les dessins, d’ailleurs, donnent envie de plonger dans cet univers. Olga de Dios dessine personnages et paysages à grands coups de crayon, soulignés par des couleurs très vives et fortement contrastées. Plus l’on avance vers la fin de l’album, plus il y a de couleurs : c’est chaleureux, vivant, et cela met du baume au cœur !
L’histoire est à l’avenant. Si l’on ressent, dès le début, l’intense détresse qui submerge notre monstre, on perçoit aussi nettement le grand courage dont il fait preuve et c’est cette note que l’on retient en fin de lecture.
Avec Monstre rose, Olga de Dios nous évoque à merveille la différence, l’envie de trouver son chez-soi et le vivre ensemble. Si le début de l’histoire est un peu triste, ce n’est que pour mieux mettre en valeur la suite. Monstre rose est de ces albums qui redonnent le sourire !
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