Trois bonnes raisons de craquer pour Peaky Blinders !

Peaky Blinders

SÉRIE TV — Du nom d’un gang britannique qui a vraiment existé, la série britannique Peaky Blinders nous plonge dans le Birmingham de 1919, aux côtés de la famille Shelby, pontes de la mafia locale à l’ambition dévorante. Menée d’une main de maître par Thomas Shelby, un vétéran de la Grande Guerre, le gang, dont le signe notable est de dissimuler des lames de rasoir dans la visière de leurs casquettes, se heurte à l’inspecteur Chester Campbell, mandaté par un certain Winston Churchill. Aujourd’hui, nous avons envie de partager avec vous notre enthousiasme pour cette série vraiment bien tournée, en vous donnant 3 bonnes raisons de la regarder !

Un ancrage historique bien exploité !

La première saison s’ouvre en 1919 : le background historique est riche, puisant dans un contexte assez rarement exploité à la télévision. Le clan Shelby aurait sans aucun doute pu officier dans le Chicago de la prohibition, mais c’eut été moins original que de situer l’action à Birmingham, tout juste quelques mois après la fin de la première guerre mondiale et quelques années avant l’indépendance de l’Irlande du Nord. À cette époque, le Royaume-Uni est une véritable poudrière. Finalement, tout cela ne peut que servir les affaires de Thomas Shelby, stratège hors-pair habitué à négocier avec les uns et les autres. Lorsqu’au premier épisode, il trouve une caisse d’armes recherchée activement par la couronne britannique, il sait qu’il détient là un argument de poids dans ses négociations avec les autorités qui n’ont qu’une crainte, que l’IRA mette la main dessus…

Le contexte historique n’a ainsi rien d’anodin. Ajoutons à cela le stress post-traumatique dont souffrent plusieurs hommes du camp Shelby, aux yeux de qui le patriotisme et le sens du devoir permettent de juger un homme. Comment, dans ces conditions, respecter pleinement Campbell, resté planqué au pays par la grâce de sa fonction ? Thomas Shelby et ses frangins Arthur et John ont tous trois combattu en France : le conflit a laissé de profondes séquelles en eux. Si certains de leurs camarades souffrent occasionnellement d’hallucinations et de crises de panique, ce sont les cauchemars qui harcèlent Thomas, qui revit en boucle un épisode traumatisant vécu pendant la guerre, et tente de noyer ses angoisses dans l’opium et le whisky. Cette pression psychologique donne de la profondeur aux personnages.

Peaky Blinders

Par ailleurs, la guerre a donné à Polly, la matriarche de la famille, l’occasion de prendre les rênes du gang pendant que ses trois neveux étaient au front. Maintenant qu’ils sont revenus, Polly peine à reprendre le rôle mineur qui était le sien avant la guerre. Comme elle le leur répète fréquemment, en l’absence des hommes, ce sont les femmes qui ont fait tourner le pays, et il est hors de question qu’elles perdent les libertés nouvellement acquises maintenant que la paix est revenue. Une problématique féministe bien amenée, qui fait écho au combat des suffragettes britanniques qui réussirent à obtenir le droit de vote selon les mêmes conditions que les hommes en 1928 !

Des personnages charismatiques

La tante Polly n’est qu’un des nombreux personnages intéressants que le spectateur rencontre dans Peaky Blinders. Si la série a des côtés Gangs of New York, Polly n’est pas sans rappeler la matriarche de Sons of Anarchy ! Mais la véritable star de la série est Thomas. C’est le chef du gang : incarné brillamment par un Cillian Murphy au regard de glace, il est d’une froideur étonnamment charismatique, manipule, menace et trahit au fil de l’intrigue. Il parvient fréquemment à surprendre le spectateur, pour son plus grand plaisir.

Peaky Blinders

Citons également Ada, la petite soeur des Shelby, à l’insolence rafraîchissante ou la lumineuse Grace, la barmaid qui joue les espionnes pour le compte de Campbell. Les acteurs sont tous excellents, Cillian Murphy en tête ! Résultat, bien qu’il s’agisse d’une famille de délinquants spécialisée dans les paris clandestins, qui ne rechigne pas à faire couler le sang, la famille Shelby est des plus attachantes.

Une manière de filmer très esthétique

Ce qui frappe dès les premières scènes, c’est la beauté de la photographie. La série est adepte des plans très visuels des rues sordides de Birmingham : murs de brique rouge, étincelles et vieilles voitures sont ainsi une vision récurrente au fil de la série. Les couleurs, globalement sombres, nous plongent dans l’ambiance dès les premières secondes, celle d’une ville industrielle où règne une certaine misère sociale. La mise en scène n’a d’ailleurs rien à envier au grand écran !

On retiendra également l’attention prêtée aux détails : motifs des papiers peints, éléments des costumes, ou des carrosseries des sublimes Ford T, rien n’est laissé au hasard, ce qui contribue à une immersion totale dans la série. C’est juste beau.

En bonus, citons également une bande sonore très efficace et joyeusement anachronique, mêlant avec bonheur Nick Cave, The White Stripes et Arctic Monkeys !

Peaky Blinders

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

4 Commentaires

  1. J’ai découvert cette série il y a quelques jours. Je n’ai à ce jour pu visionner que le premier épisode mais quel plaisir j’ai pris! Je suis impatiente de m’y replonger.

  2. Cette série est ma merveilleuse découverte de juin. J’ai adoré. La bande-son est géniale, l’image est belle, tous les personnages sont vraiment excellents et outre Tommy, ma préférée est Tante Polly.

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