Dis-moi si tu souris : un roman ado qui fait réfléchir !

ROMAN ADO — Il y a quatre ans, suite à un accident de voiture, Parker est devenue aveugle. Un accident qui lui a aussi coûté la vie de sa mère. Il y a trois mois, c’est son père qui perdait la vie suite à un mauvais cocktail d’alcool et de médicaments. Depuis, l’adolescente de seize ans vit avec sa tante et ses cousins. Une nouvelle vie à laquelle elle a bien du mal à se faire.

Parce que Parker est aveugle, elle a érigé une liste de règles, douze règles destinées aux voyants pour le comportement qu’ils peuvent avoir à son égard. Deux ans plus tôt, Scott, le meilleur ami de la jeune fille n’a pas respecté la règle la plus importante et pour Parker aucun pardon n’est envisageable. Malheureusement pour elle, en cette nouvelle année scolaire, Scott est de retour dans le même lycée qu’elle.

Les nombreux malheurs qui l’ont frappée ont rendu Parker renfermée sur elle-même et bien décidée à faire respecter les règles à ceux qui l’entourent. Et si la jeune fille est bien décidée à prouver à tout le monde que, malgré sa cécité, elle peut se débrouiller seule, l’avenir pourra peut-être lui faire comprendre qu’accepter de l’aide n’est pas une faiblesse et qu’une proposition d’aide n’est pas forcément de la pitié…

À la lecture de ce résumé, tout est dit : une fiction young adult avec une héroïne un peu différente parce que atteinte de cécité. Si le caractère relativement commun de cette histoire ne fait aucun doute (une histoire de lycéens, une romance prévisible, un message d’amitié) c’est donc bien dans le handicap de Parker que le roman trouve son axe.

Les premières pages du roman nous présentent Parker comme une jeune fille ayant vécu une succession de malheur et pouvant attiser la compassion. Malheureusement, très vite, le lecteur n’a plus vraiment envie d’avoir la moindre tendresse pour cette fille au caractère de merde cochon. Aigrie, agressive et égocentrique Parker semble refuser d’appliquer à elle-même les règles qu’elle impose aux autres.

Dis-moi si tu souris, Eric Lindstrom, Nathan

Le comportement de la jeune fille tout au long du roman (et surtout durant la première moitié de l’histoire) est purement imbuvable. Jamais contente mais, surtout, ceux qui l’entourent sont censé lire dans ses pensées, anticiper ce qui pourra l’énerver, deviner si la même phrase la fera sourire, la touchera ou l’agacera. D’ailleurs, le personnage est bien souvent aux limites de la paranoïa mais pas dans le sens attendrissant du terme.

L’intrigue elle-même est assez prévisible avec des relations communes d’adolescents et de la romance en toile de fond. Rien de bien surprenant finalement mais qui, comme toujours dans ce type de roman, fonctionne et saura faire réfléchir les jeunes lecteurs. L’auteur ne manque d’ailleurs pas d’offrir une évolution à ses personnages au fil du roman avec de belles émotions qui apparaissent.

Malgré tout, page après page, le lecteur se laisse embarquer dans cette histoire servie par une écriture intéressante et capable de transmettre toutes les émotions des personnages. Même si elle nous agace, Parker nous donne envie de la suivre. Même si l’histoire est prévisible l’auteur parvient à nous intriguer malgré tout à nous donner envie de savoir comment se fera le dénouement.

En bref, construit autour de lieux communs de ce type de roman (l’amitié, l’amour et l’adolescence) ce roman nous plonge dans le quotidien d’une jeune fille atteinte de cécité. Une jeune fille odieuse et imbuvable que le lecteur aura bien souvent de gifler tout en ayant envie de la suivre page après page.

Un roman à découvrir qui fait réfléchir sur le handicap et ses conséquences.

Dis-moi si tu souris, Eric Lindstrom. Nathan, juin 2016. Traduit par A. Delcourt.

Par Ségolène

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