NOUVELLES – Faut-il encore présenter Neil Gaiman ? L’auteur, scénariste (de bandes-dessinées ou de productions cinématographiques), nouvelliste et bien plus encore a une bibliographie conséquente.
D’ailleurs, nous vous parlions de lui à l’occasion de sa dernière parution, L’Océan au bout du chemin, à l’occasion de laquelle il est venu en France donner une conférence de presse.
Cette fois, il nous revient avec un recueil de nouvelles, consacrées au panthéon viking et tout simplement intitulé La Mythologie viking.
Le recueil comporte 15 nouvelles, allant d’avant le commencement et la genèse des neuf mondes, jusqu’à la fin, le crépuscule des dieux et l’ère des hommes, soit le Ragnarök.
Au milieu, des histoires mettant en avant tantôt la sagesse d’Odin, l’impétuosité de Thor, son fils et, surtout, la fourberie et le talent de manipulateur de Loki, le frère d’Odin, lequel s’y entend pour mettre ses petits camarades dans la panade – tout en s’en sortant, sans égratignures ou presque, dans la plupart des cas.
Les récits sont assez brefs et semblent assez déconnectés les uns des autres : en effet, les mentions des affaires précédentes sont assez rares – quoiqu’on sente bien, vers la fin, que l’on s’achemine vers une conclusion. La brièveté et l’autonomie des récits se prêtent donc tout particulièrement à une lecture fragmentée (idéale pour les transports en commun si par hasard vous devez subir cette épreuve, donc).
Au fil des textes, Neil Gaiman nous fait découvrir une mythologie nordique complexe, qui connaît ses castes, ses us et coutumes, ses grandes amitiés et petites inimitiés que l’on se fait un plaisir d’entretenir : cadeaux fastueux, ruses grandioses et luttes pas toujours très éthiques comblent donc les pages. À chaque fois, l’auteur va droit au but : les personnages sont vite caractérisés et on ne se perd pas dans les péripéties, ce qui a l’avantage de rendre la découverte de cette mythologie vraiment aisée, mais le désavantage de laisser parfois le lecteur sur sa faim. D’autant que l’on ne retrouve pas vraiment la fantaisie dont peut faire preuve l’auteur dans ses autres textes – peut-être le sujet ne s’y prêtait-il pas. Ceci étant dit, les récits ne sont ni mornes, ni ternes : ils peuvent être drôles, tristes, épiques, pleins de sagesse !
Si La Mythologie viking n’a pas le charme envoûteur des textes plus anciens de Gaiman, il a le double mérite de défricher la mythologie nordique tout en la rendant très accessible. Récits courts, enchaînement efficace des péripéties et personnages vite croqués, on entre assez vite dans les nouvelles du recueil. Une belle entrée en matière dans cette mythologie ô combien complexe et variée.
Soyez le premier à commenter