FANTASY URBAINE JEUNESSE — Après un premier tome très convaincant, Julien Hervieux renoue avec son organisation de Revenants et nous emmène sur les traces de ce qui ressemble fortement à un complot…
Suite à ses débuts un peu chaotiques narrés dans le premier tome, Elizabeth s’est parfaitement adaptée à sa vie et à ses compétences de Revenante. Avec les autres membres de sa cellule, elle est toujours à la recherche de W, le mystérieux et très agaçant Trompe-la-Mort qui leur a échappé au cours de la précédente aventure.
Mais ceci n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan agité qui menace la cellule de Londres : un peu partout dans le monde, des Revenants rencontrent une fin brutale dans des accidents mortels qui n’ont rien à voir avec les plans de Sa Majesté la Mort. Coïncidences, ou l’Ordre entier est-il visé ? Elizabeth se voit donc priée d’accompagner Iseut, sa responsable londonienne, à Venise, où un concile extraordinaire des chefs de cellules doit être réuni. L’occasion, pour elle, de croiser des Revenants du monde entier. Mais aussi de se poser des questions : l’Ordre est-il parfaitement honnête avec ses membres ? Ou leur cache-t-on des informations vitales ?
On avait fermé le premier tome avec énormément de questions en tête à propos de ce qu’il pouvait se passer à Venise et sur la façon dont l’Ordre est administré. Difficile de prétendre qu’on l’on obtient ici toutes les réponses. En effet, si certains points s’avèrent plus clairs, c’est avec encore plus de questions que l’on termine cet opus ! Car, enfin, qui tire réellement les ficelles ?! L’auteur s’y entend pour nous faire mariner dans le suspens, et c’est sans doute ce qui rend ce tome aussi prenant que le précédent !
De fait, au vu des événements, l’intrigue se concentre assez peu sur la traque des Trompe-la-Mort. Certes, Elizabeth et ses camarades ont toujours en tête de débusquer W, mais la cellule entière nourrit un autre but : débusquer le traître qui a (manifestement) infiltré l’Ordre. Le roman joue donc avec les codes du roman d’espionnage, qui se marient fort bien à la fantasy urbaine.
Cet opus permet également de découvrir de nouveaux personnages, comme d’approfondir ceux que l’on connaît déjà. Parmi les premiers, de très nombreux revenants, donc, dont quelques figures historiques qui ont eu l’heur de revenir : ainsi croise-t-on Cortès, aussi sanguinaire qu’il en a l’air dans les livres d’Histoire, ou d’autres personnages moins connus comme Paolo Anafesto, le premier Doge de Venise, désormais Chambellan de Charon.
Elizabeth, évidemment, est au coeur de l’histoire et se révèle de plus en plus. Résolument moderne, elle se surprend à embrasser des idéaux et positions particulièrement novateurs pour l’époque (on retiendra son nouveau poste de garde du corps et son costume pantalon qui lui valent bien des regards interloqués !). L’autre personnage phare de ce récit est Iseut, la diaphane responsable londonienne, figée depuis un petit millénaire dans son corps d’adolescente – et dont on peut se demander, a posteriori, s’il s’agit d’Iseut la Blonde ou s’il n’y a là qu’une homonymie.
Comme précédemment, l’intrigue est rondement menée : l’équilibre entre dialogues, descriptions et scènes d’action est parfait et le tout, narré d’un style fluide, s’avère aussi facile que prenant à lire. D’autant que l’auteur termine sur un rebondissement que l’on qualifiera de sensationnel – l’éthique nous interdisant d’écrire en toutes lettres le premier mot venant réellement à l’esprit et qui s’avérait nettement plus grossier. Au vu de cette conclusion, on est sur des charbons ardents pour la suite !
Soyez le premier à commenter