FANTASTIQUE JEUNESSE — On peut le dire, c’est un titre pour les 10 ans et plus qui tombe à pic ! Car en cette période si spéciale (de confinement, si jamais vous lisez cette chronique bien plus tard ou depuis un lieu coupé du monde), nous avons tout particulièrement envie de nous évader. Que ce soit au sens littéral ou au figuré ! Pour ceci, rien de plus simple : suivez-nous à la rencontre de Piper McNimbus, La Fille qui pouvait voler.
Les McNimbus sont des gens simples, attachés à leur tranquillité et qui n’ont que faire des aventures. Sauf Piper ! La fille unique du couple de fermiers est différente, non seulement parce qu’elle sait voler depuis toujours, mais également parce qu’elle rêve de parcourir le monde. Mais ses parents ne voient pas cela d’un très bon oeil et ils lui enjoignent de s’isoler et de cacher son talent, ce qui attriste fort Piper. Jusqu’au jour où la jeune fille révèle par mégarde son don à des dizaines et des dizaines de curieux rassemblés pour la fête nationale. Les ragots se déchaînent et finissent par attirer l’attention du Dr Inferna. Cette dernière est en réalité à la tête d’une école un peu spéciale : c’est un établissement top-secret de haute sécurité, réservé aux enfants ayant des capacités hors du commun.
Pour la première fois de sa vie, Piper ne se sent plus seule : elle se fait des amis qui, eux aussi, sont différents. Il y a entre autres Smitty qui peut voir à travers les matériaux, Violette qui est capable de rapetisser à loisir ou bien encore Conrad, dont le super-pouvoir est une intelligence hors du commun. Mais l’école n’est pas exactement le havre de paix et de connaissance qu’elle semblait être de prime abord et Piper ne va pas tarder à en payer le prix.
La Fille qui pouvait voler est typiquement le genre de livre que l’enfant de 10 ans enfoui en nous aurait aimé avoir entre les mains. Que celui qui n’a jamais écumé les rayons jeunesse de la bibliothèque à la recherche d’un petit pavé à déguster lève la main. Et ce roman a tout pour plaire : plus de 300 pages pour les mordus de lecture, un thème qui fait rêver, des personnages attachants et une succession de péripéties. Alors certes c’est orienté jeunesse, mais les thèmes abordés (harcèlement, solitude, abandon entre autres) apportent également leur lot de maturité. Victoria Forester n’a pas choisi la facilité et c’est tant mieux ! On soulignera toutefois la présence d’une scène de torture qui pourra heurter la sensibilité de certains, sur laquelle l’auteure ne s’appesantit pas, néanmoins.
La premier tiers du roman est plutôt lent : il prend le temps de mettre en place l’univers de Piper et nous rend la petite fille très attachante. La situation du début est d’ailleurs presque caricaturale pour la famille McNimbus, qui vit recluse de tout au nom de ses croyances et pour qui le changement est à éviter à tout prix. Mais c’est pour mieux démonter les clichés au fur et à mesure du roman : un défaut somme toute très vite pardonné. Une fois arrivé à l’école, le rythme s’accélère nettement pour ne plus retomber jusqu’à la fin ! Là, on découvre les différents camarades de Piper : certains portent en eux une colère certaine, d’autres vibrent d’optimisme et de joie de vivre. On aimerait en apprendre plus sur chacun d’eux, mais pour l’heure, ce sont surtout Piper et Conrad que l’auteure a choisi de développer.
Bonne nouvelle, La Fille qui pouvait voler est en fait le premier tome d’une trilogie (ce qui explique la fin pleine de suspens). On a hâte de découvrir la suite des aventures de Piper, d’en apprendre un peu plus sur ses nouveaux amis et d’explorer le monde en sa compagnie, parce que ça fait du bien !
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