ROMANCE — Si vous aimez les romances modernes ou au contraire si vous cherchez à sortir de votre zone de confort, vous avez frappé à la bonne porte. Café Powell vous propose aujourd’hui My Dear F***ing Prince, un roman feel good et inclusif sur fond de période électorale, en bref, une lecture toute d’actualité pour 2022.
Alors si vous voulez retomber amoureux et en savoir plus sur les coulisses de la Maison blanche, suivez le guide !
Lorsque sa mère a été élue présidente des États-Unis, Alex Claremont-Diaz s’est aussitôt retrouvé sous le feu des projecteurs. Charismatique, intelligent, charmeur : son potentiel de séduction auprès des millennials est un atout majeur aux yeux de la Maison-Blanche. Personne ne résiste à son charme … sauf le prince Henry, petit-fils de la reine d’Angleterre. Et la mésentente est réciproque puisque les deux jeunes hommes se détestent cordialement. Alors quand la presse met la main sur la photo d’une altercation entre les deux, les relations anglo-américaines s’enveniment… Et le timing est plutôt mauvais puisqu’en pleine campagne de la présidente pour sa réélection !
Les équipes des deux dirigeants échafaudent alors à la hâte un stratagème pour réparer cet incident diplomatique : les deux rivaux sont donc contraints de feindre la réconciliation via différentes mises en scène sur les réseaux sociaux. Mais cette fausse amitié — et plus si affinités — ne tarde pas à devenir problématique. Que se passerait-il si le fils de la présidente des États-Unis et le prince d’Angleterre devenaient tout à coup beaucoup plus que des amis ?
Si vous aimez la romance, vous êtes au bon endroit ! Malgré une inimitié très forte entre Henry et Alex au début du roman, l’alchimie opère plutôt vite et la relation des deux jeunes hommes prend vite une tournure romantique. Malheureusement, le chemin est semé d’embûches : avec en premier lieu, l’océan Atlantique qui les sépare. Dur, dur de vivre une relation secrète et à distance. Outre le récit, le lecteur a donc aussi droit à une retranscription des textos qu’ils s’échangent, mais aussi — et c’est là que le romantisme prend tout son sens —, des mails où ils terminent systématiquement par une citation littéraire à propos de leur amour. So cute !
Et même si on n’échappe pas à quelques niaiseries (qui n’a pas été amoureux !), il faut saluer l’esprit du récit. L’essence du genre young adult est assez bien retranscrite : les personnages ont 20 ans, et surtout, ils font leur âge. Ni trop matures, ni complètement gamins, les adulescents sont authentiques. Si Henry sait parfaitement qui il est (encore que !), Alex est quant à lui à la recherche de lui-même, que ça soit sur le plan relationnel ou professionnel. Et ça, ça parlera forcément aux jeunes adultes d’aujourd’hui. Dans le paysage de la littérature YA, cela fait forcément plaisir de tomber sur un titre aussi inclusif et libéré, que l’on conseillera à partir de 16 ans.
On aime également le côté politique et très actuel du récit. Casey McQuinston a choisi de placer son histoire en 2020-2021 et aligne en conséquence de très nombreuses références à notre univers (comme par exemple des mentions fréquentes de Barack Obama, Emmanuel Macron, etc.), ce qui rend le tout très concret. Mais, en même temps, il y a une part clairement uchronique, puisque la présidence Claremont est à la place de celle de Trump. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça change. C’est une belle occasion de découvrir les coulisses de la course à la réélection, depuis l’intérieur de la Maison Blanche. Pour pimenter le tout, nous parlons d’une candidate issue d’un état historiquement conservateur, et dont l’ex-mari – et donc les enfants ! – ont des origines mexicaines. Côté britannique, c’est… la reine Mary qui est sur le trône, avec une famille totalement fictive (apparemment, on ne fait pas de fanfic sur la famille royale britannique) !
On aurait malgré tout aimé plus de réflexions autour de la couronne britannique et de ce statut si particulier de monarchie constitutionnelle, car il y avait de quoi faire !
My Dear F***ing Prince est donc roman young-adult (pour les grands ados !) original et feel-good. Les ingrédients de ce succès : des personnages principaux et secondaires attachants, des thèmes forts porteurs d’espoir et une romance qui sort des sentiers battus. On aimerait pouvoir lire plus souvent des romans comme ça !
My Dear F***ing Prince, Casey McQuiston. Traduit de l’anglais par Céline Morzelle et Sarah Dali. Lumen, 23 septembre 2021.
Par Coralie et Oihana.
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