Love on the Brain : nouvelle romance dans le milieu scientifique américain

Love on the Brain

ROMANCE AU TEXAS — Une romance d’Ali Hazelwood, c’est un vrai petit bonbon : acidulé, sucré et qui du bien ! Après The Love Hypothesis, j’ai découvert avec bonheur Love on the Brain : petit bonus, il est paru en édition collector reliée de toute beauté et c’est la version que j’ai eu le plaisir d’avoir en main !

Bee est une scientifique spécialisée dans les neurosciences et elle vient de décrocher une occasion en or de booster sa jeune carrière. Elle doit codiriger un projet en lien avec la Nasa : elle s’envole donc pour Houston pleine d’enthousiasme. Malheureusement, elle découvre que la personne avec qui elle doit prendre en charge le dossier n’est autre que Levi Ward, sa némésis de la fac. Celui-ci, en effet, l’avait prise en grippe violemment sans aucune raison : qu’à cela ne tienne, Bee ne se laissera pas marcher sur les pieds !

Vous le voyez venir gros comme une maison : le fameux schéma narratif « academic rivals to lovers« , sauf qu’en réalité, ce n’est pas tout à fait ça. Le lecteur le devine absolument tout de suite, je ne vous spoilerai donc pas, mais Bee ne fera ce cheminement que bien plus tard dans le récit : si Levi l’évite depuis des années, c’est parce qu’il est en réalité fou amoureux d’elle tout en la pensant inaccessible. Le lecteur savoure ce secret inconnu de Bee et toutes les situations à double sens et les quiproquos qu’il entraîne. Bonus : cela fait de Levi un personnage extrêmement attachant et séduisant. Qui n’a jamais rêvé de faire l’objet d’une intense passion secrète depuis des années ?

Cependant, là où le récit déçoit un peu, c’est quand ce personnage plutôt timide et doux dans la vraie vie, qui a même tendance à rougir si la conversation dérape, se révèle tout à fait différent dans les scènes d’intimité. Comme dans son précédent roman, Ali Hazelwood s’épanche dans de longues scènes érotiques pas franchement réussies, qui flirtent allègrement avec le vulgaire et rappellent les pires dialogues de Cinquante nuances de Grey. Le romantique Levi déclame alors des phrases totalement « out of character » : celui qui n’osait même pas envisager une relation avec Bee lui assène ainsi un « Tu t’habitueras à moi » quand celle-ci lui fait remarquer que la taille de son engin lui pose un petit souci technique. Mon dieu, la hype romantique est redescendue d’un coup !

C’est dommage, car tout le reste est parfait : l’histoire d’amour, à l’exclusion des scènes sensuelles, est très réussie et trop mignonne, l’autrice utilisant aussi le fameux cliché du « ils ne s’aiment pas IRL mais sont super potes sur Internet de manière anonyme » (perso, j’adore !). C’est aussi un roman étonnamment féministe dans son message, notamment en ce qui concerne le milieu de la science aux États-Unis. Bee fait preuve d’une dérision assez drôle sur le sujet, appelant ainsi les réunions où elle est la seule femme « la foire à la saucisse ». L’autrice parle de la difficulté pour les femmes de s’imposer dans les STEM (filières scientifiques aux USA) et dézingue allègrement les tests peu égalitaires qui permettent d’accéder à l’enseignement secondaire.

En bref : une jolie lecture distrayante et idéale pour qui se sent d’humeur fleur bleue. J’ai déjà hâte de lire son prochain roman (en espérant qu’elle s’améliore dans l’écriture des scènes olé olé).

Love on the Brain, Ali Hazelwood. Hauteville, mai 2023. Traduit de l’anglais par Nathalie Guillaume.

A propos Emily Costecalde 1036 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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