JEUNESSE — Horatio Clare est auteur pour la jeunesse, journaliste à la BBC, reporter et producteur radio. Il a reçu de nombreux prix littéraires pour son œuvre de non-fiction. Au rayon jeunesse, il est l’auteur des aventures d’Aubrey – Casper dans la version française – illustrées par Jane Matthews, et dont on vous parle aujourd’hui.
Casper, donc, coule une existence paisible dans la petite ville anglaise de Woodside Terrace, entouré de ses deux parents, Suzanne et Jim. Tout va pour le mieux, du moins jusqu’à cet été où son père, Jim, change radicalement : il ne mange plus, ne sourit plus, ne travaille plus et passe le plus clair de son temps cloué au fond de son lit. Casper en est sûr : un mauvais sort s’est abattu sur Jim. Mais lequel ? Casper ne va pas attendre longtemps avant d’entrevoir une solution et d’aider son père !
Dès le début, Horatio Clare prend le parti de débuter l’histoire sur un ton plein d’humour : ainsi, il est question de la naissance plus que tumultueuse de Casper et de l’extrême turbulence dont il fait preuve, qui donnent le ton pour le reste de son existence, virevoltante et très enjouée. Dès le départ, donc, on suit un personnage atypique, ce qui justifie l’originalité de la solution qu’il va envisager.
Celle-ci fait la part belle à la nature et aux animaux et vient quelque peu adoucir la lourdeur du sujet. En effet, le père de Casper ne va pas bien du tout et le roman montre à quel point il peut être difficile pour les personnes dépressives de remonter la pente. Par ailleurs, l’histoire montre bien que la dépression n’est pas une maladie visible, ni même que l’on peut toujours combattre avec des médicaments, mais qui nécessite une grande présence de la part des autres membres de la famille. De ce point de vue-là, l’histoire est à la fois d’une grande sensibilité et très didactique.
Le texte est accessible aux jeunes lecteurs (disons dès 9 ans) : le vocabulaire est simple, la quête linéaire et facile à suivre, les personnages peu nombreux. De plus, l’intrigue est abondamment illustrée : le trait de Jane Matthews sied à merveille à l’ambiance de l’histoire. On le disait au départ, celle-ci est pleine d’humour et cette fraîcheur bienvenue permet à la fois d’alléger l’ambiance générale et de toujours remettre l’histoire à hauteur d’enfants – car il ne faudrait pas oublier qu’il s’agit d’un roman jeunesse.
Sous un titre très alambiqué, mais néanmoins parfaitement adapté à l’histoire, Horatio Clare tisse un roman pour enfants à la fois sensible, plein d’humour, enlevé et qui traite merveilleusement un sujet aussi lourd que la dépression d’un parent. Le thème n’a peut-être pas l’air vendeur, mais c’est un roman réussi !
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