La Nouvelle Orléans, mode d’emploi

La Louisiane est un état américain cher à notre cœur, à nous Français. On s’imagine arriver en territoire connu, entendre parler français à tous les coins de rue, se trouver plus en France qu’aux États-Unis. C’était peut-être le cas il y a un siècle, mais depuis que la langue française a été interdite dans les écoles en 1916 (jusque dans les années 60 !), l’américanisation s’est fait galopante. On rencontre donc un beau paradoxe dans la Louisiane d’aujourd’hui : si le français est omniprésent, dans le nom des rues, et jusque dans la devise des gens du cru « laissez les bons temps rouler », personne ne parle vraiment français, sauf exception !

Autant vous dire que le dépaysement est complet lorsque l’on arrive en Louisiane. C’est d’autant plus frappant au mois d’août, qui n’est probablement pas le moins le plus indiqué pour arriver à La Nouvelle Orléans. Le temps y est lourd, et très moite. Quelques minutes suffisent pour être en nage.

Vous arrivez donc très probablement de l’aéroport Louis Armstrong, renommé ainsi en 2001, à environ une demi-heure de route du centre de La Nouvelle Orléans, par l’interstate 10. Comptez 33 dollars pour le taxi. L’aéroport est très petit (il n’est international que parce qu’il est desservi par Air Canada !), et à part la navette qui vous emmène dans le centre pour 20 USD par personne, le taxi est l’unique solution pour rallier la ville.

Les choses indispensables à faire à La Nouvelle Orléans :

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– La première étape, sitôt arrivé, est probablement un tour dans la célèbre Bourbon Street, rue emblématique du quartier français, le Vieux Carré. Bourbon Street est une rue très touristique, qui présente au visiteur un visage très différent selon que vous y passez en journée, ou la nuit. La rue devient piétonne dès la nuit tombée. Longue enfilade de bars vantant leurs cocktails respectifs (le Hurricane, le Hand grenade, le Ressurection cocktail…) et de clubs de strip-tease de goût douteux, Bourbon Street résonne de musique et est constamment bondée. Nombreux sont les bars à proposer de la musique live, et les rabatteurs font tout pour vous séduire et vous amener dans leur antre. On en prend plein les yeux. A part les bars, Bourbon offre au regard les fameuses architectures typiques du Vieux Carré, avec ses balcons créoles en fer forgé. A noter, la présence d’un petit parc très sympa, le Musical Legends park, agréable oasis dans la folie de Bourbon Street. On y trouve un café, des tables en fer forgé, une fontaine toute simple, et les statues de quelques grands noms de la musique néo-orléanaise. Il y a de la musique live de 10h le matin, jusqu’au bout de la nuit. Steamboat Willie, une institution du jazz local, y joue toutes les nuits.

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– Autre rue très sympathique du quartier français, Royal Street, qui est parallèle à Bourbon. Royal St est beaucoup plus calme, on y trouve de nombreuses galeries d’art (notamment celle de George Rodrigue et son célèbre chien bleu), des magasins d’antiquité, et de nombreuses maisons agréables à l’œil (comme la Labranche house avec ses magnifiques balustrades). Pendant qu’on y est, on ajoutera qu’on y trouve un post office, ce qui n’est pas du luxe car nous n’avons pas vu une seule mail box dans toute La Nouvelle Orléans.

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– Ne passez pas à côté de Jackson Square, une place située en plein milieu du Vieux Carré, où il y a toujours des musiciens, et des diseuses de bonne aventure. Au centre se trouve un petit parc sympathique, avec une statue de l’ancien président Andrew Jackson. Jackson square est un endroit stratégique : on y trouve la Saint-Louis Cathedral, dont l’unique mérite est d’être la toute première église catholique du continent (mais qui est assez décevante, et bien trop moderne pour nos yeux européens), le Cabildo, ancien siège du gouvernement espagnol recyclé en musée, et le presbytère, devenu depuis un musée à la gloire de Mardi-Gras. De l’autre côté du parc se trouve Decatur Street, qui permet d’aller vers le marché français ou vers le petit centre commercial Jax.

– Le Cabildo, justement. C’est un musée consacré à l’histoire de la Louisiane, sur trois étages. Comptez six USD pour l’entrée, 5 si vous êtes étudiant. On y passera une bonne heure. Le musée ne casse pas trois pattes à un canard et reste très conventionnel. Le seul véritable point d’intérêt se trouve au premier étage, où l’on trouve une grande salle où furent signés deux des actes les plus importantes de l’histoire de l’état : la cession du territoire de l’Espagne à la France en 1800, et la vente aux États-Unis en 1803. Vous en apprendrez davantage sur l’histoire des environs, et saurez désormais que la Louisiane a été française, espagnole, puis française, avant d’être américaine. On préférera tout de même le musée d’état de Baton Rouge, plus ludique, et gratuit de surcroît. Le billet permet de visiter aussi le presbytère, mais le musée et le presbytère fermant très tôt, à 16h30 (et fermant même les portes une demi-heure avant), on se casse souvent le nez si on décide de visiter l’ensemble en début d’après-midi.

– Le Marché français : Vous passez devant le Café du monde, véritable institution de la ville, connu pour ses beignets et son café au lait, à la terrasse bondée de touristes pour accéder au marché français, qui n’a hélas plus rien d’authentique. On y trouve beaucoup de grigris touristiques un poil moins cher. ça vaut le coup d’y passer, mais pas de s’y attarder.

– Dépassant le marché français, vous traversez Esplanade Avenue pour découvrir le quartier un peu bobo de La Nouvelle Orléans, le faubourg Marigny. C’est surtout l’endroit de longues ballades à pied pour découvrir l’architecture et l’endroit où vous pouvez écouter du vrai jazz et bien manger. Dans le quartier, on vous conseille la Péniche, petit restaurant cosy et très peu touristique, où l’on mange de vraies bonnes gaufres, servies avec le sourire. Et on vous déconseille The praline connection, où on ne mange pas vraiment bien et où on doit attendre des lustres pour pouvoir espérer être servis.

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– De l’autre côté du quartier français, après le quartier des affaires, se trouve Garden district. On vous déconseille de sillonner ce quartier à pied, à moins d’avoir de bonnes chaussures. Cependant, vous pouvez vous y rendre grâce au tramway de la ligne Saint-Charles (ce fameux streetcar named desire !) . L’intérêt du quartier se trouve dans ses maisons, très antebellum, et souvent très américaines, en comparaison avec les maisons très espagnoles du quartier français. Vous y verrez l’ancienne maison d’Anne Rice, ou encore la maison qui a servi de décor au film L’Etrange Histoire de Benjamin Button.

– Autre lieu d’intérêt, le Saint-Louis number one cimetery, et ses tombes vaudou. Marie Laveau, grande prêtresse vaudou, y est inhumée. C’est l’une des tombes les plus visitées aux États-Unis. Vous pouvez également voir la tombe que Nicholas Cage s’est fait construire. On vous a déjà parlé dans l’article consacré à la dynastie Locoul de la visite proposée par Le Monde Créole et qui vous fait découvrir les secrets du vieux Carré. Cette visite comprend celle du cimetière, et du musée de la pharmacie, que l’on n’a pas évoqué ici, mais qui reste à voir. En face, se trouve l’ancien marché aux esclaves, devenu aujourd’hui un parking. C’est quasiment invisible à l’œil nu, mais une partie de l’inscription reste visible. Le créateur du Monde Créole écrit depuis des années à la municipalité pour qu’elle fasse apposer une plaque explicative.

– N’oubliez pas une petite croisière sur le Mississippi, sur un véritable bateau à aubes, le Steamboat Natchez. Comptez 25 USD pour deux heures de ballade, avec concert de jazz, et explications sur le paysage. Il est également possible d’y déjeuner ou d’y dîner.

En espérant que ce bref compte-rendu vous aura donné envie de vous rendre à la Nouvelle Orléans…

Par Emily et Kévin

cafepowellneworleans

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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