BIOGRAPHIE ROMANCÉE JEUNESSE — Il est des livres qu’on n’attendait pas forcément, et qui pourtant vous happent dès la première page : Sophie Germain, la femme cachée des mathématiques, en fait partie ! Sophie Germain est une mathématicienne méconnue du grand public qui a pourtant eu une vie palpitante à une époque pas si facile de l’Histoire de France. Sylvie Dodeller a réussi à rendre son histoire facile à suivre, accessible dès 11 ans, et pourtant passionnante. L’occasion de mettre en lumière le rôle des femmes dans l’histoire des sciences : c’est parti !
Sophie Germain a 13 ans quand elle découvre les mathématiques au hasard d’un livre de la bibliothèque de son père. Dépassée par les évènements de la révolution française, la jeune fille cherche en effet une lecture coriace à se mettre sous la dent. Et c’est L’Histoire des mathématiques d’un certain Montucla qui attire son regard. Ce qu’elle découvre la passionne et elle décide donc d’apprendre les mathématiques en autodidacte, en cachette de ses parents qui voient bien évidemment l’éducation des filles d’un mauvais oeil, comme toute la société. En 1797, elle se fait passer pour Le Blanc, un étudiant, afin d’obtenir les cours de Polytechnique, alors interdite aux femmes. Elle utilise d’ailleurs le même pseudo pour correspondre avec les plus grands mathématiciens de son temps. Car à l’époque, on a tendance à faire l’amalgame entre les femmes scientifiques, et les femmes de la haute société qui s’intéressent de manière frivole aux expériences scientifiques. Dans tous les cas, les hommes se comportent avec condescendance, ce qui n’est pas du goût de Sophie, devenue experte dans son domaine. Elle finit même par remporter incognito le Grand Prix de l’Académie des Sciences. Malgré tout, l’Histoire oublie trop vite cette femme exceptionnelle et il est temps aujourd’hui de lui rendre la place qui lui revient de droit.
Ce livre est la passerelle parfaite pour parler sciences et histoire des femmes. Son format est court et accessible dès 11 ans, et la mise en page est plutôt ludique. En effet, Sophie s’est intéressée à une expérience mathématique plutôt visuelle qui est illustrée au fil du livre. Peut-être avez vous eu l’occasion, en visitant un musée des sciences, de tomber sur un plateau recouvert de sable accompagné d’un archet de violon. Quand on frotte l’archet à la plaque, cette dernière vibre et le sable se déplace tout naturellement des zones de fortes vibrations aux zones de faibles vibrations et forme alors des motifs fascinants. Et c’est Sophie Germain la première qui parvint à expliquer grâce aux mathématiques cet incroyable phénomène. Et pour continuer l’expérience, Sylvie Dodeller a lancé en parallèle un podcast intitulé “Sophie Germain Project” sur la place des femmes dans les sciences.
Au-delà de l’histoire personnelle de Sophie Germain, ce roman est aussi l’occasion de découvrir de l’intérieur l’impact de la révolution française, de voir les débuts balbutiants de l’école polytechnique ou bien encore de vivre l’essor des mathématiques au début du XIXe siècle.
Un super roman que l’on conseillera pour assouvir la curiosité des les jeunes lecteurs, et pourquoi pas pour inciter les filles à se lancer dans des études et des carrières scientifiques si elles le souhaitent ! Un vaste sujet et un petit roman qui a tout bon, on adore.
Bonjour,
Après l’outrage sexuel, qui est né d’une jalousie, nous voyons la femme outragée dans son intellectualité, une autre jalousie. Toutes les grandes qualités de son esprit sont méconnues et/ou attribuées à l’homme.
Sophie Germain est loin d’être un cas isolé, c’est même le contraire.
Rappelons néanmoins les faits la concernant.
C’est avec son travail, intitulé : Mémoire sur l’emploi de l’épaisseur dans la théorie des surfaces élastiques que l’on a fait les calculs qui ont permis d’édifier la tour Eiffel. Une fois l’édifice terminé, on a voulu y inscrire les noms des grands hommes qui se sont illustrés dans la science et, tout autour du monument se trouvent inscrits des noms, dont beaucoup sont inconnus du public. Personne n’a pensé à mettre parmi ces noms masculins celui de Sophie Germain.
Ci-après, d’autres exemples de femmes « cachées ».
Néanmoins, commençons par rappeler qu’un des arguments les plus communs pour justifier la subordination des femmes est celui-ci : elle a toujours existé !
En effet, s’appuyant sur l’histoire qui nous raconte à sa façon le passé de nos aïeules, on affirme que, de tous temps, les choses étaient ainsi.
Voyons cela :
La tradition antique personnifia toujours la science et les lettres par neuf femmes qui furent les neuf grandes Révélatrices. Par la suite, les Sociétés secrètes qui ont continué les Mystères antiques les ont symbolisé par Neuf Sœurs.
Quelles étaient en réalité ces neuf sœurs ?
Les voici :
1- La Déesse Taoth (Thot), en Egypte, auteure des 42 livres sacrés.
2- Sarasvati aux Indes, auteure du Véda.
3- Yao en Chine, auteure des King.
4- La Voluspa chez les Celtes, auteure de l’Edda.
5- Dercéto, surnommée Istar ou Astarthé, en Phénicie, auteure de la Cosmogonie Phénicienne.
6- Ardui-Anaïta, surnommée Ariane ou Ariadne, auteure de l’Avesta en Perse.
7- Krishna aux Indes, auteure de la Bhagavad Gitâ.
8- Hemœra en Grèce, auteure des livres attribués à Homère.
9- Myriam Hathor en Egypte, auteure du Sepher qui servit à faire le premier livre du Pentateuque, la Genèse biblique (qui en sera la caricature, une « père-version »).
Le lien du blog figurant ci-dessous, passe en revue l’œuvre de ces grandes femmes dont plusieurs ont été supprimées de l’Histoire ou ont été masculinisées.
Peut-être que quelques-un(e)s souhaiteront y consacrer quelques secondes de leur précieux temps ?
Cordialement.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/introduction.html