PREMIÈRE LECTURE — Anne Loyer est une autrice à qui l’on doit de nombreux romans et albums jeunesse. Anna Griot, dont le travail d’illustration a été plusieurs fois primé, sévit dans les domaines de la presse, de l’édition et du théâtre.
Ensemble, elles signent cette année La boule au cœur, une première lecture chez Kilowatt que l’on vous recommande chaudement !
C’est l’été. L’été, les grandes vacances, le soleil, le cri des mouettes, les embruns, la plage… Autant de raisons de se réjouir. Et, en temps normal, Elina serait ravie de partir, comme chaque année, en vacances à la mer avec sa maman. Sauf que depuis l’année précédente, Elina n’a plus le cœur à la fête. L’année précédente, le beau Maxence, qui ne la laisse pas indifférente, et cette peste de Betty, se sont moqués de sa mère et de sa taille XXXL. Depuis ce jour, Elina a une boule au cœur et au ventre, qui enfle, qui enfle… Elle bouillonne de colère et de honte. Elle a honte du corps de sa mère. Elle a honte de son propre corps qu’elle sent élargir plutôt que grandir. Et, pour finir, elle a honte d’avoir honte.
La boule au cœur est un court roman écrit à la première personne du singulier, et découpé en six chapitres très courts. Ceux-ci décrivent une intrigue très resserrée, puisque l’histoire débute le matin du premier jour des vacances et s’achève peu de temps après l’arrivée d’Elina et sa maman à la plage. Entre-temps… un véritable concentré d’émotions !
L’histoire étant contée par Elina, nous sommes en prise directe avec ses questionnements, ses angoisses, ses émotions. Le texte nous raconte certes ses vacances, mais se remémore aussi (et surtout !) l’événement traumatisant de l’année passée. Tout cela se mêle avec naturel, l’autrice ayant réussi avec beaucoup de justesse à transcrire le flot de pensées et d’émotions qui traverse la narratrice.
Elle montre les réactions épidermiques d’Elina aux moqueries, mais aussi et surtout les ravages que celles-ci provoquent. Cela incite non seulement à réfléchir sur l’effet de ces railleries, mais aussi au regard que l’on porte aux autres, comme à soi-même.
Le texte s’achève sur une promesse de dialogue entre la mère et la fille dont on ignore la teneur, mais qui promet de belles choses, et ouvre à la réflexion (ou à la discussion).
La boule au coeur est donc une très bonne pioche au rayon premières lecture : le texte, très accessible, traite avec finesse et justesse d’un sujet de société très actuel. Les illustrations à la peinture d’Anna Griot, colorées, vives et pleines de tendresse, soulignent à merveille les grandes étapes de l’histoire (en plus de donner très envie d’aller à la plage). Voilà un roman que l’on recommande donc évidemment aux plus jeunes, mais aussi aux plus âgé.es, qui pourraient se questionner avant d’enfiler leur maillot de bain et de filer dans les vagues, tant il redonne courage !
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