Pierre Bordage est, depuis longtemps, repéré comme un auteur de science-fiction, souvent récompensé de prestigieuses récompenses (Prix Julia Verlanger, Grand Prix de l’Imaginaire…). Cette rentrée littéraire le voit changer de genre, et s’essayer au conte moderne et philosophique avec Le Jour où la guerre s’arrêta.
C’est l’histoire d’un enfant qui arrive sur Terre. Il ne connaît pas son nom, ne connaît rien, et n’a aucun souvenir mais est choqué de voir que partout, ce sont les armes qui parlent.
Il demande alors une trêve de sept jours à la matière. Sept jours pour comprendre le monde, retrouver qui il est, et faire cesser les guerres.
La quête est traitée comme un conte moderne ; à la manière des contes, le récit répète donc des structures similaires : l’enfant arrive dans un nouveau lieu, tente de raisonner les hommes à sa portée, échoue à trouver quelqu’un qui raccorde les fils de son âme et va ailleurs. Comme dans les contes, ce n’est pas pesant, et la répétition du schéma sert le propos de l’auteur. D’autant que l’enfant va avoir des interlocuteurs très variés, que ce soit dans leurs statuts, leurs professions, ou leurs croyances.
L’enfant reste indéterminé : on ne saura pas son nom, ni son origine. Ce qui rend le conte parfaitement universel !
Le Jour où la guerre s’arrêta, éloge de la paix ? Pas seulement. Car tout ce qui ressort de la quête de l’enfant, c’est que le dialogue et la méditation éviteraient aux hommes, quels qu’ils soient, bien des tracas. Par bien des aspects, c’est un titre qui rappelle Le Petit Prince de Saint-Exupéry, ou L’Alchimiste de Paulo Coelho.
L’absence de souvenirs de cet enfant le rend très naïf : son manque de vocabulaire le cantonne dans des formulations simples (mais pas simplistes) et pleines de candeur. Mais, parfois, le ton est malheureusement un peu trop naïf et rend le texte un peu poussif.
Mais en dépit de cela, c’est le message véhiculé par le texte que l’on garde en tête : un appel à l’amour de son prochain, au dialogue, à la méditation bien sûr, et au silence des armes. Un très bon choix dans la profusion de la rentrée littéraire !
Le jour où la guerre s’arrêta, Pierre Bordage. Au Diable Vauvert, 4 septembre 2014.
Par Oihana
Un auteur que j’aime beaucoup et j’ai déjà repéré ce titre cela donne envie 🙂