FANTASY URBAINE — Benedict Jacka est un auteur britannique. Si l’on parle aujourd’hui du premier tome de sa série Alex Verus, celle-ci en compte déjà 11 et il se murmure qu’un douzième est en préparation !
Alex Verus vit à Londres et il est devin. Il peut voir le futur comme un faisceau de probabilités. Pour le commun des mortels, c’est un don impressionnant, mais pour les autres mages, c’est le bas de l’échelle des arts occultes. De toute façon, Alex a tourné le dos à cette confrérie. Trop de rivalités, de secrets, de complots, trop de morts… Sa seule ambition est de mener une existence sans histoires, caché dans sa petite boutique d’accessoires pour magiciens amateurs. Dans l’arrière-salle, il continue à faire un peu de marché noir d’objets vraiment magiques, une activité un peu risquée mais qui paie le loyer. Quand une relique puissante échoue entre ses mains, il devient la proie des forces auxquelles il avait déjà essayé d’échapper par le passé, forcé de choisir un camp dans une bataille qui le dépasse… et qui selon toute probabilité aura raison de sa peau !
Voilà un début de série prometteur !
Benedict Jacka propose un premier tome qui réussit à être à la fois très introductif et très immersif. Au gré des chapitres, il présente posément son univers : on évolue essentiellement dans un Londres tout à fait moderne, à ceci près qu’il abrite un ordre de magiciens. Sans trop de surprise, ceux-ci sont dirigés par un Conseil qui fait la pluie et le beau temps sur le monde magique – et s’attire donc quelques inimitiés, notamment celles des mages voués aux arts occultes.
Si l’intrigue est développée pas à pas, elle ne néglige ni suspense, ni scènes d’action trépidantes (voire un peu gores), ce qui rend le récit particulièrement prenant – surtout pour un premier tome. Le récit enchaîne les péripéties à bon train, ce qui assure un rythme confortable, tout en donnant les explications nécessaires à la bonne compréhension de l’univers et des lois magiques, sans lourdeur aucune.
On pourra toutefois lui reprocher un léger manichéisme perceptible notamment chez les personnages : les méchants sont tous d’horribles personnes très méchantes et les gentils manquent tout autant de nuances. La recette a connu son succès mais c’est un peu basique. Ceci étant, avec une douzaine de tomes annoncés, on espère que tout cela sera nuancé par la suite.
Ne vous laissez pas rebuter par le label jeunesse/young adult de l’éditeur : certes, l’intrigue est un peu binaire et n’est pas d’une extrême profondeur, mais elle est fort bien menée et le cynisme du personnage principal devrait plaire aux jeunes, comme aux moins jeunes adultes. Parfait anti-héros, Alex Verus n’aspire qu’une à une vie simple, avec le moins d’interactions possibles avec d’autres magiciens, ce qui l’incite généralement à choisir la voie de la facilité. Malgré cela, difficile de s’ennuyer avec lui !
En somme, voilà une série qui démarre très bien et qui réserve encore quelques bonnes heures de lectures. Si la version en langue originale atteint les onze tomes (en huit ans de publications !), la traduction n’est pas à la traîne avec six tomes déjà parus en version française !
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