FANTASY — À défaut de voir publiés les deux derniers tomes de la saga A Song of Ice and Fire, les lecteurs endeuillés qui ont suivi avec assiduité la série Game of Thrones jusqu’à son final contesté l’année dernière seront sûrement curieux de se jeter sur Feu et Sang, préquelle audacieuse de la série qui met en lumière une des familles les plus mystérieuses (et tordues) de Westeros : les Targaryen.
Ah, les Targaryen. Que sait-on d’eux ? Ils ont été presque tous exterminés lors du coup d’état de Robert Baratheon. Ils avaient l’étrange coutume de se marier presque exclusivement entre eux (le frère avec la soeur). Ils sont connus pour leurs cheveux d’argent et leurs yeux mauves. Ils sont du sang du dragon. C’est la famille de Daenerys, bien connue des spectateurs de la série, « the mother of dragons » interprétée par Emilia Clarke. 300 ans avant les événements de GOT, Westeros était un ensemble de royaumes indépendants. Puis, les Targaryen ont décidé de les conquérir et de les unifier. S’ensuivent presque trois siècles de domination Targaryen (jusqu’au roi Robert donc). G.R. R. Martin décide de nous dévoiler la genèse de cette lignée dynastique, sous la forme d’une chronique historique.
Avant toute chose, il faut savoir cela : c’est une chronique historique, et non un roman d’action. On a parfois l’impression de lire une page Wikipedia (certes très bien écrite), et certains trouveront sans doute cela un peu aride, un peu plat, un peu passif. Mais ceux qui s’intéressent à l’histoire, ceux qui ont authentiquement aimé la série et son univers se replongeront avec plaisir dans ce monde et découvriront avec enthousiasme le passé des ancêtres de notre khaleesi préférée. C’est un peu comme les Rois maudits : c’est riche en complots, en morts, en guerre, en idylles, en politique. Les dragons en plus ! On ne peut qu’être admiratif de l’univers romanesque déployé par l’auteur, par sa richesse et sa complexité. G. R. R Martin s’y présente comme un érudit dudit monde qui écrit un livre d’histoire, et on s’y croirait presque. C’est vraiment bien ficelé.
On déplore cependant que G. R. R. Martin n’aille pas au bout de son récit et ne nous narre pas l’histoire de tous les Targaryen, s’arrêtant plus d’un siècle et plusieurs générations avant la naissance de Daenerys. Du coup, on reste un peu sur notre faim (comme pour la série ? Oui, avouons-le). Cependant, ce sont des livres (en deux tomes en poche, ou en un seul, joliment illustré, chez Pygmalion) à mettre entre les mains des gros, gros fans de la série sans grandes hésitations : ceux-ci se feront une joie de combler leurs lacunes en histoire westerosie. Pour les autres, le côté « leçon d’histoire » lassera sans doute rapidement le lecteur peu motivé.
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