ROMAN YOUNG ADULT — Il y a quelques mois, nous vous livrions un article élogieux sur Un sort si noir et éternel, premier tome d’une trilogie. On sait que le deuxième tome est toujours un passage délicat : on considère généralement qu’il s’agit du ventre mou de l’intrigue, d’un volume de transition entre un début forcément introductif et une fin explosive. Qu’en est-il de Un coeur si loyal et solitaire ? Renverse-t-il cette tendance ?
Ce deuxième tome change de protagoniste principal, en mettant en lumière un des personnages secondaires du premier volume. Le procédé est toujours un peu risqué car le lecteur s’est attaché à un duo de héros et se sent un peu frustré au début de . En l’occurence c’est quelque chose qui fonctionne bien dans ce roman (et soyons honnête : à peu près une des seules, hélas). Grey est un nouveau personnage principal délicieusement sexy. Il plaira aux lecteurs férus de personnages vaguement torturés et jolis garçons.
Malheureusement, j’ai eu beaucoup de mal à terminer ce roman : autant j’avais été enthousiasmée par le premier tome, autant je me suis ennuyée avec celui-ci. Les enjeux (guéguerre de succession, de pouvoir, dilemmes de loyauté) n’ont pas réussi à me passionner. Ce qui m’a le plus intéressée dans le récit, c’est de voir comment l’autrice transformait le héros du premier tome en personnage « morally grey » (sans jeu de mot). Rhen était déjà bien borderline dans Un sort si noir et éternel, mais le sillon est davantage creusé dans ce roman. C’est un choix assez audacieux. Dans la même veine, Grey a aussi un passé un peu trouble, malgré son tempérament chevaleresque.
Côté personnages féminins, Lia Mara est intéressante, bien qu’un peu agaçante dans son rôle d’idéaliste naïve prompte au sacrifice. Harper avait un poil plus de panache !
C’est à regret que je décide de ne pas poursuivre la lecture de cette trilogie. J’ai pensé abandonner ma lecture plusieurs fois… Je n’ai d’ailleurs pas grand chose à en dire de plus, hélas.
Un coeur si loyal et solitaire, Brigid Kemmerer. Rageot, mai 2022. Traduit de l’anglais par Alice Delarbre.
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