Paris des merveilles : fin d’une trilogie incontournable

FANTASY — Et c’est déjà au tour du tome 3 de la réédition du Paris des Merveilles de Pierre Pevel d’être chroniqué. Bragelonne a chouchouté ses lecteurs avec une magnifique version à la fois sobre et élégante de la trilogie, avec une petite touche d’art nouveau dans un format broché plutôt pratique. Une très belle opportunité de (re)découvrir cette franchise de fantasy uchronique dont la réputation n’est plus à faire. Après deux premiers opus enthousiasmants, que vaut donc ce dernier tome ?

Souvenez-vous de ce Paris des merveilles, au début du XXe siècle : la tour Eiffel est bâtie d’un bois blanc qui chante à la Lune, sur les Champs-Élysées, le feuillage des arbres diffuse à la nuit une douce lumière mordorée, et les créatures féeriques vivent parmi les hommes.
Alors que tous ne songent qu’aux prochaines élections du Parlement des Fées, Griffont doit aider François Troisville, un ami soupçonné du meurtre d’un mage du Cercle Incarnat. De son côté, Isabel se trouve aux prises avec de dangereux anarchistes venus de l’OutreMonde et bien décidés à ensanglanter Paris pour se faire entendre. Mais bientôt Griffont et Isabel découvriront que ces deux affaires sont liées, et lèveront alors le voile sur un secret ancien susceptible d’ébranler le trône d’Ambremer.

Tome 3 oblige, nous connaissons désormais bien les personnages ! Et c’est bien agréable de retrouver toute la bande, avec leurs caractères, leurs petits défauts et leurs petites manies. Azincourt, le chat-ailé, a encore gagné en flegme, Isabel est toujours aussi jalouse et explosive et Griffont se la joue vieux dandy à la jeunesse éternelle. Tout pour l’apparat, mais c’est ce qu’on aime avec eux : toujours dans l’extravagance mais sans jamais lasser ! On regrettera peut-être le personnage un peu fade de François Troisville, qui est pourtant au cœur du récit. Celui-ci est en effet dépeint comme un amoureux transi et subit quelque peu la situation dans laquelle il s’est fourré bien malgré lui. L’occasion pour Griffont de prendre les choses en main.

L’intrigue de ce dernier tome est plus sombre, moins féérique. Pour la première fois, le livre nous parle de terrorisme à travers la faction des elfes noirs. On y découvre que les vieilles rancœurs durent depuis toujours : Isabel et Griffont ont donc fort à faire pour démêler tout cela et faire échouer un complot anarchiste. On aurait aimé en savoir encore plus sur les tenants et les aboutissants politiques de la chose, les révélations étant peut-être amenées un poil rapidement à la fin. Celle-ci reste volontairement un peu ouverte : cela a d’ailleurs été exploité par Pierre Pevel qui en a profité pour publier des recueils de nouvelles dans cet univers, co-écrits à plusieurs mains avec plusieurs jeunes auteur.e.s. Une façon de continuer à explorer ce Paris des Merveilles !

Pierre Pevel signe donc là une trilogie incontournable, que cela soit par la richesse de son univers ou la qualité de sa plume. Ce dernier tome n’est peut-être pas notre préféré mais c’est une saga qui s’appréhende dans son intégralité. On ne saurait que trop vous conseiller de la dévorer !

Le Paris des Merveilles, tome 3 : Le Royaume immobile. Pierre Pevel. Bragelonne, novembre 2022.

 

Par Coralie.

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