Au milieu des années 1970, les éditions Syros voient le jour. Vous savez, la maison d’édition avec un petit hippocampe bleu comme logo ? Depuis sa création, de nombreux auteurs se sont bousculés au catalogue, notamment après l’intégration de Syros Jeunesse au groupe Nathan en 2002. A noter les des collections sur mesures pour chaque lecteur : Rat noir (du polar en veux-tu, en voilà avec Yves Grevet, Benjamin Guérif et les autres), Soon (le futur à notre porte avec notamment l’excellentissime #Bleue de Florence Hinckel), Mini Syros, Souris noire… mais également tout à tas d’albums à destination des plus jeunes. Le prochain gros coup éditorial de Syros ? U4, le phénomène littéraire de l’été.
Aujourd’hui, attardons-nous sur une catégorie du catalogue qui commence à prendre de l’importance : Mini Syros Soon (« Mini Soon » pour les intimes), un mélange de la collection Soon (SF, dystopie, high-tech) et Mini Syros (des aventures courtes et intenses, par les meilleurs auteurs présents chez Syros). C’est avec bonheur que les jeunes lecteurs dès 10 ans peuvent découvrir de courtes histoires, « des histoires de futurs », qui flirtent avec le genre dystopique à la sauce française.
Zoom sur deux auteurs Syros qui nous proposent des Mini Soon très intéressants :
Tout d’abord, Loïc Le Borgne, né à Rennes, est l’auteur de plusieurs romans SF, notamment la trilogie Les Enfants d’Eden (2006) et Il (Soon, 2015). Avec Le Garçon qui savait tout, il se penche sur la question de l’hyper connectivité, le grand mal du siècle. Jehan est un garçon du futur : au XXVIe siècle, plus personne n’a de secret pour personne ; les données sont le lot quotidien des habitants, encerclés de nuages d’informations et de nanotraceurs. Par conséquent, impossible d’avoir une vie privée, de bouger le cil sans que le monde entier soit au courant… Tout le monde est lié par la Brume, ce nuage qui bombarde les gens d’informations sur la nature environnante, sur l’état d’esprit des voisins ou encore sur l’animal sauvage qui se cache dans le buisson derrière nous. Ce roman aborde avec subtilité une des grandes questions de notre époque : jusqu’où peut, et doit, aller la technologie pour le bien de l’humanité ? Il est vrai que la société imaginée par Loïc Le Borgne a permis de sauvegarder un grand nombre d’espèces animales en danger, de réguler la pollution et d’améliorer la qualité des zones végétales. Mais la suppression des libertés individuelles (notamment la liberté de se soustraire à l’oligopole du web) est-elle envisageable ? D’après Jehan et ses compagnons, il semblerait bien que la surinformation soit plus un fardeau qu’une bénédiction.
De son côté, Claire Gratias, originaire de Saintes, s’essaie à plusieurs genres avec par exemple Breaking the wall (Rat Noir, 2009) et Le Signe de K1 (Soon, 2011). Avec Un week-end sans fin, c’est le monde des anges qui s’ouvre à l’imaginaire des lecteurs. Charlotte est en effet un des cas d’étude d’un ange séraphin. Pour ce dernier, le but est d’utiliser un super-ordinateur (qui contrôle le temps, la météo et tout un tas d’autres paramètres) afin d’aider les âmes en peine. Charlotte est l’une d’entre elles : trop têtue, fermée à l’idée de se lier aux autres, la jeune fille se noie dans le rejet. Pourtant, lorsque son week-end chez sa cousine tourne en boucle, elle décide de quitter ses vêtements noirs pour s’ouvrir au monde. Et s’il y avait encore de l’espoir pour elle ? Claire Gratias nous parle avec justesse de l’importance de nos choix dans notre quotidien. Et si nous sommes la somme de nos fautes passées, Charlotte a la chance d’apprendre de ses erreurs pour construire un nouveau monde, un monde meilleur.
En bref, des histoires bien différentes mais toutes deux très bien écrites et permettant d’aborder de grands sujets de société. A découvrir sans plus tarder aux éditions Syros !
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