En toute franchise, le retour de Frank Bascombe

ROMAN AMÉRICAIN — La rentrée littéraire 2015 a vu la sortie d’un nouveau roman de Richard Ford : après le triomphe de Canada, nous étions curieux de découvrir le nouveau roman d’un auteur que nous respectons et dont nous avions beaucoup aimé le précédent roman. Malheureusement, en toute franchise, nous sommes passés à côté de celui-ci, dont la lecture a été plutôt laborieuse.

Dans En toute franchise, Richard Ford renoue avec un de ses personnages récurrents, Frank Bascombe, héros qui, au fil des romans qui lui sont consacrés a permis à Richard Ford de prendre la température de l’American Way of Life plusieurs décennies durant. Nous le retrouvons cette fois-ci en bout de course, à l’âge de soixante-huit ans, à la croisée des chemins. Ça y est, Frank est désormais âgé, ses enfants sont grands, et le plus gros de sa vie est derrière lui. Voilà venu le temps de la retraite et de l’introspection, sur fond de passage de l’ouragan Sandy.

Richard Ford nous livre un récit sur l’âge, les années qui passent, le bilan que l’on peut dresser à l’hiver de sa vie. Par le biais de quatre anecdotes, Frank se raconte. Le quotidien sert de prétexte pour évoquer des thèmes plus profonds, le deuil, la maladie, les catastrophes naturelles, le passé qui se dérobe. L’écriture de Richard Ford est au rendez-vous, simple et directe, sans fioritures inutiles. Difficile, donc, de mettre le doigt sur ce qui pèche. La traduction n’aide malheureusement pas (Par exemple, p. 16, on lit ainsi une liste d’euphémisme, parmi lequel « c’est un sujet » pour « c’est un problème ». On voit littéralement l’anglais en transparence, et ça, ça ne fonctionne pas et ça me rebute).

En toute franchise, Richard Ford. L'Olivier, 2015. Traduit de l'anglais par Josée Kamoun.

Des fulgurances, cependant, viennent susciter de nouveau notre intérêt : on gardera en mémoire la visite d’une ville sinistrée par l’ouragan, ou la rencontre entre Frank et une femme qui a autrefois vécu dans sa maison… le récit de cette femme s’avère à nos yeux l’instantané le plus mémorable du livre. Bien sûr, le portrait de la société américaine post-Sandy que dresse Richard Ford est intéressant, car d’une grande justesse et d’une pertinence indéniable. Mais je suis restée en dehors du roman, passive, peu investie dans l’histoire. Peut-être n’était-ce pas le bon moment, le bon âge pour découvrir ce roman. Dommage.

En toute franchise, Richard Ford. L’Olivier, 2015. Traduit de l’anglais par Josée Kamoun.

A propos Kévin Costecalde 354 Articles
Passionné par la photographie et les médias, Kévin est chef de projet communication. En 2012, il a lancé le blog La Minute de Com, une excellente occasion selon lui d'étudier les réseaux sociaux et l'actualité. Curieux et touche-à-tout, Kévin aime les challenges, les voyages et l'ironie.

1 Commentaire

  1. Je connais cet auteur de nom et je dois dire que votre avis a piqué ma curiosité. Je vais me pencher sur les premiers livres de l’auteur pour rencontrer Frank Bascombe à ses débuts.
    Merci pour la découverte 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.