Les Décharnés, zombies en Provence !

ZOMBIES — Depuis le succès de The Walking Dead, difficile de ne pas échapper à la déferlante des zombies. Comme il y a eu, quelques années plus tôt, une mode des vampires (souvenez-vous de Twilight !), romans, films et séries mettent désormais en scène des humains affrontant des non-morts pourrissants et affamés (mais loin d’être aussi classes que les vampires du cliché). Paul Clément, aka Squeletor, rédacteur en chef de My Zombie Culture, un site de partage sur le thème de la culture zombie, nous livre sa version pour le moins originale du mythe !

Provence, un mois de juin comme les autres. Patrick, agriculteur veuf et solitaire de la région, blessé à la cheville, aspirant au retour de la tranquillité, profite du spectacle gracieusement offert par la canicule : la route qui traverse ses champs est prise par un embouteillage monstrueux, qui cantonne des hordes de touristes à l’intérieur de leurs véhicules. Las, le calme ne semble pas être au programme. Bientôt, des hurlements déchirent l’air et couvrent le bruit des moteurs et des cigales. Les automobilistes, jusque-là prenant leur mal en patience, refluent soudainement, transformés en monstres assoiffés de sang… humain. Patrick a donc le réflexe salutaire de rentrer, de fermer sa maison et de s’armer d’un fusil… qu’il perd bêtement en volant au secours d’une fillette qui vient d’assister au massacre de sa mère. Lui, l’asocial caractériel, se retrouve donc encombré d’une enfant traumatisée, cerné par des zombies aussi patients qu’affamés. Autant dire que ça se présente mal.

Les Décharnés, Paul Clément

Le premier chapitre démarre très fort. Après quelques paragraphes dont la tranquillité n’égalent que le caractère de cochon de Patrick (que l’on pressent déjà !), l’histoire bascule dans la violence et l’horreur la plus complète, avec des zombies à tous les coins de page. On ne saura d’ailleurs pas ce qui cause cette subite épidémie. Mais, de fait, ce n’est pas vraiment ce qui importe. L’important, c’est la façon dont Patrick et Emma – la fillette qu’il sauve au début – vont devoir cohabiter et, surtout, survivre. D’ailleurs, comme souvent dans les récits de zombies, on s’aperçoit assez vite que le danger le plus grand ne vient pas nécessairement des infectés mais plutôt des survivants : ce ne sont pas forcément les plus raisonnables et les plus altruistes qui s’en sont sortis, ce que Patrick et Emma vont apprendre à leurs dépens. Plus qu’à une simple fuite pour la survie, Paul Clément nous invite à un voyage initiatique très humain, qui permet à chacun de se révéler.

L’histoire est rythmée à souhait et nous propose une vraie bonne histoire de zombies, certes un peu classique – mais il est difficile de s’affranchir des codes du genre – mais néanmoins très efficace, jusqu’au dernier chapitre, extrêmement saisissant ! L’originalité vient, en fait, du décor choisi par l’auteur : la Provence, sa campagne, ses champs de blé dorés et ondoyants sous la brise. Alors que la plupart des auteurs choisissent un décor urbain, Paul Clément a choisi de placer ses personnages à la campagne, loin de tout, un décor à la fois rafraîchissant et qui regorge de surprise, tant pour les personnages que pour les lecteurs !

C’est en grand connaisseur de la littérature zombie que Paul Clément construit son intrigue. Il reprend les grands codes du genre : on trouve donc des zombies en goguette, des scènes de lutte acharnée, des litres d’hémoglobines, des survivants pas toujours recommandables et, au milieu, un duo attachant qui fait ce qu’il peut pour rester parmi les vivants. Un titre à noter pour les amateurs !

 Les Décharnés, Paul Clément. Auto-édition, novembre 2015.

A propos Oihana 710 Articles
Lectrice assidue depuis son plus jeune âge, Oihana apprécie autant de plonger dans un univers romanesque, que les longues balades au soleil. Après des études littéraires, elle est revenue vers ses premières amours, et se destine aux métiers du livre.

4 Commentaires

  1. J’ai bien aimé dans l’ensemble, même si je ne n’ai pas pu le qualifier de coup de cœur pour quelques raisons seulement. J’ai d’ailleurs fait une chronique de ce livre sur mon blog :
    Tu as absolument tout aimé dans le roman ?

  2. J’avais déjà envie de le lire mais là du coup encore plus. j’adore ce genre de roman. Merci pour cette chronique très détaillée.

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