Quand un premier tome est bon, on attend souvent son auteur au tournant au deuxième, puis au troisième tome. Dans le cas des Fragmentés, le roman était tellement bon que c’est avec un poil de méfiance que nous avons entamé la suite, Les Déconnectés. Celle-ci donnant pleinement satisfaction, nous avions encore plus peur d’entamer le troisième tome, Les Éclairés. Celui-ci est la preuve que le talent de Neal Shusterman, l’auteur, bien loin de s’essouffler, brille de plus belle au fur et à mesure que les tomes de sa série sortent. Dans ce troisième volume, Neal Shusterman continue à étoffer son monde et à développer ses personnages.
Dans le monde qu’il a imaginé, les adolescents indésirables ou turbulents peuvent être fragmentés : un terme un peu barbare qui désigne une véritable atrocité. Les techniques de greffe ayant été considérablement améliorées, on peut désormais greffer à peu près tout et n’importe quoi très facilement. Etre fragmenté, c’est être divisé en morceaux prêts à être greffés au reste de la population. Une technique particulièrement odieuse que Neal Shusterman avait décrit en détail dans le premier tome, une scène presque insoutenable et pourtant particulièrement bien écrite… L’idée en elle-même a déjà de quoi soulever le cœur : qu’un parent puisse envoyer son enfant à la mort, ou plutôt, selon les slogans, à « la vie en état divisé » sans scrupules, en pensant sincèrement que ça sera mieux pour lui et pour la population, a de quoi choquer. C’est le but.
Dans Les Éclairés, il apparaît de plus en plus clairement que la fragmentation a une dimension économique de grande ampleur : la greffe de confort est désormais entrée dans les mœurs. Les organes sont devenus des biens de consommation comme les autres. Dans ces circonstances, nous retrouvons nos trois héros, Connor, Lev et Risa. Si Connor et Risa étaient promis à la fragmentation et ont réussi à fuir dans les tomes précédents, Lev était lui un « décimé », promis à la fragmentation dès sa naissance, comme un sacrifice pour le bien être de l’humanité. Lev voulait donc être fragmenté, car c’est ce qu’on lui avait appris à souhaiter. Grâce à Connor, il a ouvert les yeux. Mais, dans ce troisième tome, le sentiment d’abandon et de trahison est toujours aussi vivace pour les trois adolescents. Des trois, Connor se détache assez clairement : charismatique et courageux, il n’en est pas moins imparfait, et traverse des périodes de doute. C’est un personnage que l’on prend grand plaisir à suivre. Neal Shusterman introduit un nouveau personnage intéressant en la personne de Grace, une jeune femme légèrement retardée, mais pourtant sacrément perspicace et attachante.
Avec Les Éclairés, Neal Shusterman signe un nouveau roman très réussi, qui ne nous donne qu’une envie : se procurer la suite, et vite ! Il semblerait que MsK la publie l’année prochaine…
Les Éclairés, Neal Shusterman. MsK, 2014.
Cette trilogie (je crois ?) dystopique me fait tellement envie. L’univers et toutes ces critiques positives, ta chronique achève de me convaincre ! 🙂
Un quatrième tome va sortir ! 🙂
Alors il faut vite que je me mette au tome 1 je suis en retard ! ^^ Merci pour l’info !
Voilà une série qui me tente bien, ton avis me donne envie de me plonger dans cet univers. Merci de remplir ma pal !