La Dame et le poète, immersion à Londres vers 1600

ROMANCE HISTORIQUE — Maeve Haran est une ancienne journaliste et productrice de télévision. Elle a également écrit plusieurs livres, parmi lesquels La Dame et le poète, son premier roman historique. Elle y relate, de manière romancée, les amours interdites du poète John Donne et de sa muse, la jeune et passionnée Ann More, sous le règne de la reine Elizabeth Ière.

Ann More, contrairement à la plupart des jeunes filles de son époque, a reçu une éducation plus que poussée de la part de son grand-père. Elle refuse en conséquence tous les mariages arrangés qu’on lui propose : si elle doit se marier, ce sera avec un homme qu’elle aura elle-même choisi. Sa famille l’envoie alors à Londres pour vivre à la cour de la Reine et en espérant pouvoir malgré tout trouver un parti avantageux à la jeune fille. Là-bas, elle fait la connaissance de John Donne, le secrétaire particulier de son oncle, également poète à la réputation et aux écrits sulfureux. A priori pas destinés à s’entendre ni à se fréquenter, ils vont finalement tomber follement amoureux. Envers et contre tous ! 

On ne peut pas dire que John Donne soit particulièrement connu en France, mais il l’est un peu plus outre-Manche. Ce livre est donc une bonne occasion, d’une part, de découvrir ses écrits puisqu’ils émaillent le texte, mais également de voir son quotidien au sein de la noblesse pendant l’ère élisabéthaine. Et les mœurs sont indubitablement différentes : la persécution des catholiques, la tyrannie d’une reine qui refuse le mariage à ses dames de compagnie, la misogynie latente, les épidémies qui ravagent Londres, … Soyons honnête, cela ne fait pas rêver, surtout du point de vue d’une jeune fille ! Mais c’est la force de ce livre, qui se veut juste et renseigné et qui illustre plutôt bien la vie à la fin du XVIe, début du XVIIe siècle.

Revers de la médaille, c’est un roman plus contemplatif que palpitant : pas de quête épique et de deus ex machina, mais une ambiance et un style particuliers, pour coller au règne d’Elizabeth. Cela donne lieu à de longues descriptions — pas forcément utiles au déroulé de l’histoire — pour appréhender les us et coutumes de l’époque : comment tenir une maison, le déroulement des mariages, les odeurs pestilentielles de Londres… Cela ralentit considérablement le rythme du récit, déjà fort malmené par une histoire d’amour lente à se mettre en place.

C’est donc un roman assez clivant que La Dame et le poète : très bien écrit, très bien renseigné d’un point de vue historique, il est néanmoins très lent et, à ce titre, pourra décourager des lecteurs plus friands d’aventures rythmées. On aime ou on aime pas : à vous de voir !

La Dame et le poète, Maeve Haran. Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Claire Sarradel. Milady, juillet 2019.

 

Par Coralie.

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