FANTASY – D’Anthony Ryan, nous avons découvert (et aimé !) la série Dragon Blood. Si Raven Blade, dont on parle aujourd’hui, appartient aussi au champ large de la fantasy, l’auteur quitte la gaslamp fantasy pour la fantasy héroïque plus classique.
Vaelin Al Sorna est une légende vivante, célébrée d’un bout à l’autre du Royaume Unifié. Par son génie militaire il a renversé des empires, par son bras il a remporté d’impossibles batailles… et par ses sacrifices il a vaincu un mal sans nom. Malgré ses titres et son illustre passé, il s’est détourné de la gloire pour mener une vie paisible dans les Hauts Confins. Et pourtant, des bruits courent par-delà les mers… La Horde, une armée venue des Steppes de Fer approche, menée par un homme se prenant pour un dieu.
Vaelin n’a aucune envie de revenir aux armes, mais lorsqu’il apprend que Sherin, la femme qu’il a perdue voilà bien longtemps, est sans doute tombée entre les griffes de la Horde, il choisit de se mesurer à cette nouvelle menace et embarque pour un périple au sein des Royaumes Négociants, eux-mêmes menacés par ce nouvel ennemi.
Ce récit est en fait un spin-off de la série Blood Song du même auteur, mais qui s’avère tout à fait lisible indépendamment. En effet, l’intrigue n’a que peu à voir avec celle de la trilogie-mère et si des rappels sont nécessaires, ceux-ci sont généralement faits en temps et en heure – sans être lourds, qui plus est.
Les personnages s’embarquent donc dans une quête désespérée, à la recherche de Sherin, la femme que Vaelin a aimée (et trahie) et de la princesse de Jade, une femme mythique, au statut de quasi divinité, qui accompagne cette dernière dans son périple.
Ce voyage les emmène sur les terres du royaume voisin, qui ressemble à s’y méprendre à la Chine antique, avec ce que cela suppose de triades, de jonques et de perles de sagesse dispensées par les personnages.
Cela semble un peu convenu ? Eh bien il faut avouer que c’est un terme que l’on peut appliquer à l’ensemble du roman.
L’auteur livre un premier volet de fantasy militaire hyper efficace, mais qui s’appuie sur des éléments vraiment classiques. Ainsi, alors que l’univers aurait pu être dépaysant par le choix de s’inspirer de la Chine antique, on a l’impression de voir passer les uns après les autres les lieux communs de cette région. Même topo du côté des personnages : les protagonistes se heurtent à un chef de guerre rival qui est évidemment ambitieux, terriblement égocentrique, parti à la conquête du monde en s’appuyant sur des forces maléfiques et anciennes qui, sans surprise, tricotent dans l’ombre leurs propres desseins.
Et c’est dommage, car le système de magie est plutôt intrigant ! Les personnages qui en sont doués appellent cela leur “chant”, et les descriptions qui en sont données laissent entrevoir des capacités ressemblant à s’y méprendre à des pouvoirs de super-héros de comics. Malgré cela, ils ne sont pas tellement mis au centre de l’histoire, qui se concentre sur les escarmouches que se livrent les personnages – jusqu’au siège de la cité.
En dépit de ces quelques récriminations, il faut reconnaître à l’auteur qu’il maîtrise l’art d’écrire de la fantasy militaire, en ménageant suspense et scènes d’action. Même si celles-ci s’enchaînent sans vraiment surprendre, le rythme est assuré, notamment dans la dernière partie qui s’avère très prenante.
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