Assoiffés : le nouveau Twilight est arrivé !

Assoiffés, Tracy Wolff, PKJ

YOUNG ADULT — Une jeune humaine est larguée dans un lycée isolé peuplé de créatures surnaturelles. Elle va tâcher d’y survivre alors que tout le monde veut sa peau : tel est le pitch de départ d’Assoiffés, premier tome d’une série d’au moins quatre tomes écrite par l’Américaine Tracy Wolff.

Rien de nouveau sous le soleil à priori, et la lecture du début du roman semble confirmer l’impression qu’on a à la lecture du résumé… On dirait que l’on a condensé une grosse décennie de littérature YA à succès en un roman : des vampires beaux , mystérieux et dangereux (cf. Twilight, Journal d’un vampire…), une ambiance « Acadomia » (cf. Night School, Killing November…), une jeune orpheline que tous semblent convoiter et qui est en grand danger (coucou True Blood). En fait, c’est tellement « twilight-esque » que ça interpelle le lecteur et à ce moment-là… bam !  L’autrice fait un pied de nez au lecteur en assumant à fond la référence : son vampire offre à l’héroïne un exemplaire du roman de Stephenie Meyer. Il fallait oser ! J’avoue, j’ai très largement souri.

Nous avons donc Grace, une orpheline californienne qui, suite au décès de ses parents, doit s’installer chez son oncle. Ledit oncle est directeur d’un pensionnat en Alaska. Grace se rend bien vite compte que les pensionnaires sont un peu bizarres mais sans parvenir à mettre exactement le doigt sur la raison de leur étrangeté avant environ la moitié du roman. Oui, Grace est sympathique et attachante, mais pas très maline. On l’aime bien quand même.

Assoiffés fait office de plaisir coupable, et joue à fond la carte du trip nostalgique : vous le lisez, et ça vous rappelle tellement d’autres séries de romans young adult lues dans votre (lointaine) jeunesse que vous accrochez forcément. Vous voyez les éventuels points problématiques (comme la carte du bad boy dangereux, pas très 2021, le « love at first sight » à gros sabots, ou le goût du sacrifice de l’héroïne un peu trop prononcé), mais vous les écartez, tout au plaisir de votre lecture. Assoiffés est résolument efficace. Aucun débat possible là dessus. Pour poursuivre votre lecture et savoir ce qui va arriver (et quand Grace va enfin pécho le beau vampire sexy), vous êtes prêt à mettre en suspens votre incrédulité quelques temps. Vous passez les facilités scénaristiques et les aveuglements de l’héroïne parce que vous êtes pris dans l’engrenage d’un bouquin au rythme aussi prenant qu’une série calibrée pour Netflix. Assoiffés ? Un page-turner de A à Z : l’autrice a pris la recette du best-seller YA surnaturel, l’a appliquée avec la précision d’un bon élève, y a ajouté un peu de la chaleur d’une romance plus adulte et bam, vous avez votre cocktail explosif. On débranche son cerveau, on se laisse porter et ouf, ça fait du bien de temps en temps.

Assoiffés, Tracy Wolff. PKJ, avril 2021. Traduit par Aylin Manço.

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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